Coronavirus : et pendant ce temps le cancer continue de tuer... à Lyon comme ailleurs

En cette période d’épidémie, l’attention se focalise sur le covid 19. Alors que le système hospitalier doit faire face à une crise inédite, des professionnels de santé et des représentants d’associations alertent sur les risques encourus liés à d’autres maladies. C’est le cas pour le cancer.

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L'attention médiatique se focalise sur le COVID 19 et sur cette crise sanitaire sans précédent, et pendant ce temps le cancer continue de tuer.
Alors que le système hospitalier doit faire face à une crise sans précédent, des professionnels de santé et des représentants d’associations alertent sur les risques encourus liés à d’autres maladies. C’est le cas pour le cancer.

Avec près de 150 000 décès par an en France, le cancer affiche toujours ses chiffres impressionnants. C’est en moyenne, un mort toutes les trois minutes !
 

"Il ne s’agit pas de les opposer" la comptabilité morbide a ses limites!


Le risque majeur en cette période d’épidémie c’est de passer à côté d’un diagnostic vital. La ligue contre le cancer (le comité du Rhône qui revendique 12 700 adhérents en 2019) en appelle à l’urgence.
"Allez consulter dès que nécessaire, en matière de prévention et de diagnostic ce que l’on faisait hier il faudra pouvoir le faire demain" insisté Jean-Pierre Martin, médecin oncologue. 

Jean -Pierre Martin, est également administrateur du Comité du Rhône de la ligue contre le cancer. Son constat est inquiétant.

On prend du retard dans le dépistage, c’est pourtant l’arme la plus efficace pour lutter contre la maladie. La notion du temps est essentielle et, en ce moment, la machine avance au ralenti, pourtant le cancer est un problème de santé majeur. À l’automne on aura accumulé du retard, des patients se découvriront une tumeur que l’on aurait pu identifier plus tôt.


Le système de soin, tout occupé qu’il est avec le Coronavirus, devra être repensé. "Qu’en est-il du déconfinement hospitalier ? Comment et quand réactiver toute cette chaîne que l’on maîtrisait?"
Les filières sont désorganisées, les procédures de dépistages suspendues.
 

360 000 nouveaux cas de cancer par an


Les soins urgents et fondamentaux, les opérations, les traitements comme la chimiothérapie et Radiothérapie sont eux, normalement assurés.
Au Centre Léon Bérard de Lyon, 1800 professionnels de la santé travaillent dans le strict respect des gestes barrières (Port de masques, distanciation, désinfection des locaux).
Au Centre Léon Bérard, les activités essentielles sont maintenues (chirurgie, soins, traitements), en revanche, les activités de reconstruction ou de chirurgie plastique ont été déprogrammées.

Le CLB est un établissement réputé, son directeur, Jean-Yves Blay, lance lui aussi, un cri d’alerte en pointant le risque de retard et de décalage dans les diagnostics. Les nouveaux patients arrivent moins vite qu’à l’accoutumée.
Pourtant, comme il le rappelle, "le cancer c’est 360 000 nouveaux cas par an !"
Et ce qui semble se vérifier pour les cas de cancer est vrai pour d’autres pathologies comme les infarctus, les AVC, les maladies chroniques.
 

Les patients préfèrent attendre avant d’aller voir leur médecin. C'est une erreur! Au moindre doute, prenez rendez-vous ! - Jean-Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard.


A la fois médecin oncologue, chercheur et professeur en oncologie médicale à l’Université Claude Bernard Lyon 1, Jean-Yves Blay est également président d’UNICANCER, une fédération des Centres de Lutte contre le Cancer qui regroupe 18 centres dans toute la France. "L’urgence liée au Covid-19 est grave, inhabituelle et inédite. Sa médiatisation est inévitable, pour autant, on ne peut oublier qu’ici, nous avons à faire à une population encore plus à risque." Et de rappeler qu’au niveau national, "chacun apporte sa pierre."
 

"C’est la double peine"


À son niveau, Sophie Moreau, Présidente de l’association "courir pour elles", déclare  "En effet, il y a le COVID, mais il y a pour nous, la prise en charge des plus vulnérables, à savoir les femmes en soin du  cancer."
"ELLES"  sont doublement touchées ! ELLES ont besoin de nous !" Sophie Moreau a choisi de maintenir l’organisation la manifestation (un rassemblement festif et sportif) qui avait réuni l’an passé au parc de Parilly, près de Lyon, 20 000 personnes.
Cette année l’événement sera virtuel et a été programmé le 10 mai. 
L’association reverse près de 200 000€ aux structures hospitalières et aux nécessités de soins autour de la rééducation et du bien-être. Mais, là encore, toutes ces activités sont suspendues en période de confinement.
 

"On peut craindre un surcroît d’activité"


Alors que l’hôpital est en pleine remise en question, il est urgent désormais d’apporter les réponses adaptées sur le court et moyen terme.
 

Le confinement a permis de sauver le système hospitalier au niveau des urgences et des services de réanimation, il faut surtout maintenant faire en sorte que le contrecoup n'intervienne pas dans quelques semaines ou quelques mois avec la mise en grande difficulté  d'autres services dont on peut craindre qu'ils ne puissent  absorber le surcroît d'activité qui découlera de ces longues semaines de confinement- Jean-Pierre Martin de la ligue contre le cancer.


La ligue contre le cancer a redistribué 860 000 euros  à la Recherche et 800 000 euros à l’ Aide aux malades
Les dons, ressource essentielle de l’association, depuis quelques semaines, sont en baisse.
 
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