Comme une "double peine". Quatorze Argentins se sont retrouvés en transit forcé durant plus d'un mois dans la zone de l'aéroport de Lyon. Après avoir été débarqués en France de leur croisière, ils sont restés confinés, à leurs frais, jusqu'au 30 avril.
Ils auront attendu un mois avant de pouvoir rentrer chez eux, en Argentine. Quatorze touristes ont du rester confinés dans des hôtels de la zone aéroportuaire de Lyon Saint-Exupéry d'où ils devaient, en principe, redécoller vers l'Amérique du sud à la fin mars. Seulement voilà, face à la pandémie du coronavirus Covid-19, leur pays comme tant d'autres a fermé ses frontières. Et ce n'est que le 30 avril que le groupe a pu reprendre l'avion. Direction Paris Roissy où l'attente a été longue avant d'embarquer. Et à l'arrivée à Buenos Aires, une quatorzaine leur a été imposée.
Des naufragés de la mer, devenus naufragés de l'air
Ces Argentins étaient en croisière en Méditerranée quand leur séjour touristique s'est brutalement arrêté. Leur bateau est détourné de son point d'arrivée en Italie. Il accoste finalement à Marseille. Jorge Guilla raconte qu'à peine arrivé à quai, "ils nous ont rassemblés rapidement et moins de deux minutes après, ils nous ont débarqués... ça démontre que MSC avait planifié à l'avance de nous abandonner à Marseille". Et depuis, c'est service minimum de la part du croisiériste.
Le transfert vers Lyon et les premières nuits d'hôtels ont été pris en charge. Jusqu'au 3 avril. Depuis, tout est à leurs frais.
Confinés depuis 3 semaines à l'hôtel
Seul établissement encore ouvert sur les trois de la zone aéroportuaire de Lyon Saint-Exupéry : l'hôtel Ibis Budget. C'est là que le groupe d'Argentins a trouvé refuge depuis début avril. La direction de cet hôtel a tout fait pour leur apporter le plus de confort possible. Une ristourne sur le prix de la chambre, facturée à 50 euros. David Lemaitre, le directeur, précise les aménagements :
On leur a donné un frigo pour stocker leurs aliments, on leur a trouvé un espace pour se détendre en-dehors de leur chambre. On essaye de leur donner un minimum de confort, de façon à ce que ces personnes, qui pour certaines sont âgées, puissent vivre presque normalement cette épreuve.
Les Argentins passent le temps comme ils peuvent. Leur quotidien se partage entre la salle du petit-déjeuner, le jardin, et la chambre d'une douzaine de mètres carrés. Leur distraction : aller faire les courses, à 40 minutes de bus de l'hôtel.
L'ambassade, le croisiériste ne répondent plus à nos messages. Nous avons besoin de retourner chez nous parce que c'est notre pays. On est bien ici, les autorités, l'hôtel, tout le monde nous a bien accueillis mais il faut rentrer chez soi.
Rose Poggi se fait l'écho du sentiment d'abandon au sein du groupe. Mais il leur faut attendre. Que la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus se calme. Que l'Argentine rouvre ses frontières.