Vendredi 20 mars, l'ordre des avocats de Lyon demandait l'évacuation du centre de rétention administrative local pour des raisons "juridiques et sanitaires". Depuis, l'association Forum réfugiés a déposé de nombreuses demandes de remise en liberté, validées par les magistrats spécialisés.
Comme une réponse aux demandes des associations d'aide aux migrants et à celle des avocats lyonnais : depuis le début du confinement, près de 90 remises en liberté ont été prononcées par le Juge des libertés et de la détention du Tribunal de grande instance de Lyon.
Des décisions qui concernaient des personnes retenues au Centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry (CRA) en vue de leur expulsion.
Il faut dire qu'associations et ordre des avocats avaient mis les bouchées doubles ces derniers jours pour demander l'évacuation de cette centaine de personnes.
Une "question juridique et sanitaire"
Vendredi, le bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon, Serge Deygas écrivait au préfet de région Pascal Mailhos pour expliquer que maintenir des retenus dans ces conditions étaient contraire au droit et au principe de précaution.D'une part, selon lui, parce que la vocation de la rétentention est de reconduire des individus dans leur pays d'origine "à brève échéance", alors que les frontières de l'Union européenne sont fermées pour au moins 30 jours.
Ensuite, parce que les conditions de promiscuité au sein du CRA de Lyon Saint-Exupéry ne permettent pas de mettre en place les mesures de "distanciation sociale" demandée par le ministère de ma santé, et ce pour les retenus, le personnel et les intervenants extérieurs.
Des évacuations dans d'autres CRA
Citant en exemple les CRA de Marseille et Nimes intégralement vidés de leurs occupants, le bâtonnier expliquait que les conditions de la rétention admnistrative n'étaient plus réunies.Dans le même esprit et le même jour, vendredi 20 mars, les associations d'aide aux migrants -Forum réfugiés-Cosi, France terre d’asile, SOS Habitat, la Cimade- ont demandé, dans un courrier adressé au ministre de l'intérieur , la fermeture temporaire des centres et locaux de rétention administrative, la suspension des décisions de placement en rétention et la libération des personnes actuellement retenues.
Lundi 23 mars, selon l'ordre des avocats de Lyon, ils ne resterait plus que 11 retenus au CRA de Lyon Saint-Exupéry.
Les centres de rétention administrative
les centres de rétention administrative (CRA) sont utilisés pour retenir les étrangers auxquels l'administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français et a décidé de procéder à leur éloignement forcé.Ils sont retenus pour organiser leur voyage vers un pays qui accepte de les recevoir, le plus souvent celui dont ils ont la nationalité.