Coronavirus COVID 19 : un essai clinique de grande ampleur piloté à l'hôpital de la Croix-Rousse de Lyon a commencé

Un essai clinique, baptisé Discovery et coordonné par l’Inserm a démarré en France pour tester quatre traitements contre le COVID-19. Une étude dirigée depuis l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. Les quatre molécules, dont la Chloroquine, sont testées auprès de patients hospitalisés.

Dans une conférence téléphonique ce lundi après-midi, 23 mars, les Professeurs Florence Ader et Bruno Lina ont donné des précisions sur cet essai qui a débuté dimanche à Lyon.


Quatre stratégies thérapeutiques expérimentales en test


Cet essai clinique piloté par l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et coordonné par l’Inserm, débute pour évaluer quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus. Et notamment la chloroquine dans son efficacité contre le coronavirus COVID-19. Ce sont 3200  patients européens, atteints par le coronavirus, qui vont être inclus dans cette expérimentation de grande ampleur, dont 800 patients français hospitalisés dans cinq hôpitaux de l'hexagone (Paris – hôpital Bichat-AP-HP, Lille, Nantes, Strasbourg, Lyon). A Lyon, l'essai est piloté par le Professeur Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Croix-Rousse, et chercheuse.

Il s'agit d'expérimenter trois antiviraux : le remdesivir, le lopinavir en combinaison avec le ritonavir, ce dernier traitement étant associé ou non à l’interféron bêta. Il s'agit de tester aussi une combinaison avec de l’hyroxychloroquine qui a été ajoutée à l'essai. 

Pour mesurer l’efficacité des différents traitements, les patients seront répartis en plusieurs groupes. L’un des groupes bénéficiera de soins classiques. Les autres groupes de malades bénéficieront en plus de ces soins standard, de l’une des quatre molécules en test. 

Quels patients sont concernés par l'essai ?

Ce sont les patients sont hospitalisés pour une infection COVID-19 dans un service de médecine ou directement en réanimation.
Ce sont des patients qui présentent "une pneumonie liée à la maladie et ou qui ont besoin d'un support en oxygène," précise le Professeur Ader. "Ce sont des malades qui présentent un certain niveau de gravité, ce sont ces malades-là qui ont besoin de protocole." Les personnes qui restent "en ambulatoire à la maison et de petits symptômes ne sont pas éligibles à ce protocole qui se déroule exclusivement à l'hôpital".
Elle précise que le traitement est "démarré de manière très rapide (...)le délai de mise sous traitement semble être un facteur important dans cette maladie",
 

La chloroquine contre le Covid 19 : la polémique 


Deux courants s'affrontent donc concernant l'usage de la chloroquine pour combattre les effets du coronavirus COVID 19. La chloroquine est souvent recommandée lorsque l'on prévoit de se rendre en zone infestée par le parasite du paludisme.  Depuis l'apparition du  COVID 19 en Chine, le Professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection à Marseille, défend l'usage de la chloroquine contre la maladie. Un médicament qu'il juge prometteur. Pour certains, il faut généraliser sa prescription. Mais il a suscité des réserves chez d'autres spécialistes.

Les professionnels sceptiques estiment notamment que les essais menés à Marseille par le Pr Raoult auprès de 24 patients seulement, sont discutables et ne répondent pas à tous les critères nécessaires. Ils estiment aussi que l'emballement médiatique autour de la Chloroquine est trop important. Ils mettent en garde notamment contre les désillusions et faux espoirs.

D'autres médecins, a contrario, mettent en avant l'état d'urgence. Selon eux, ce médicament et ses effets secondaires sont bien connus. Si la chloroquine offre la possiblité d'aider les patients en détresse respiratoire, il faut selon eux la saisir. 
 

La chloroquine intègre l'essai Discovery


Concernant cette molécule qui fait débat, le Professeur Florence Ader précisait ce lundi après-midi lors d'une conférence de presse téléphonique: "Comme les autres molécules à l'essai dans cette étude, elle (la Chloroquine) sera évaluée et comparée comme les autres, on est sur un essai pragmatique qui a pour vocation de répondre à des questions avec des arguments scientifiques solides! Comme toutes les autres molécules à l'essai dans cette étude, les résultats et les analyses seront extrêmement intéressants. On verra ce qu'il en est!"


Les premiers résultats de cet essai ne seront pas validés avant plusieurs semaines.
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