Discovery est lancé dimanche 22 mars depuis Lyon : il s'agit d'un vaste essai clinique sur des milliers de patients atteints du coronavirus Covid 19, pour tester 4 molécules contre le virus, dont la chloroquine.
Dans la lutte contre le coronavirus, une première étape est peut-être franchie dimanche 22 mars : un essai clinique démarre sur 800 patients français, piloté par les Hospices civils de Lyon.
Discovery
L'essai est baptisé Discovery, mené par l'Inserm. En plus des malades français, 3.200 patients européens sont concernés, pour tester quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19.
La partie française est pilotée par Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Croix-Rousse et chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) à Lyon.
La chloroquine, un médicament antipaludéen, fait partie de cet essai. Certains médecins placent beaucoup d'espoirs dans cette molécule, d'autres se montrent plus prudents.
Une liste de molécules
Pour l'Inserm, en termes scientifiques: "l’objectif est d’évaluer l’efficacité et la sécurité de 4 stratégies thérapeutiques expérimentales qui pourraient avoir un effet contre le Covid-19 au regard des données scientifiques actuelles. Nous avons analysé les données issues de la littérature scientifique concernant les coronavirus SARS et MERS ainsi que les premières publications sur le SARS-COV2 émanant de la Chine pour aboutir à une liste de molécules antivirales à tester : le remdesivir, le lopinavir en combinaison avec le ritonavir, ce dernier traitement étant associé ou non à l’interféron bêta, et l’hyroxychloroquine. La liste de ces médicaments potentiels est par ailleurs basée sur la liste des traitements expérimentaux classés comme prioritaires par l’Organisation Mondiale de la Santé."
Un essai adaptatif
L'Inserm assure que la grande force de cet essai est son caractère "adaptatif". Cela signifie que très rapidement les traitements expérimentaux inefficaces pourraient être abandonnés et remplacés par d’autres molécules qui émergeront de la recherche. "Nous pourrons donc réagir en temps réel, en cohérence avec les données scientifiques les plus récentes, afin de mettre en évidence le meilleur traitement pour nos malades", explique Florence Ader dans un communiqué.
Les patients européens sont soignés en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, au Royaume uni, en Allemagne et en Espagne, et peut être d’autres pays.
Cinq hôpitaux français participeront au départ (Bichat et AP-HP à Paris, Lille, Nantes, Strasbourg et Lyon) puis d’autres centres doivent ouvrir pour arriver au moins à une vingtaine d’établissements.
"C’est une démarche de recherche résolument proactive contre la maladie" conclue Florence Ader.
Cet essai va par ailleurs compléter les données qui seront recueillies au cours d’un autre essai clinique international qui va bientôt commencer sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé, baptisé "Solidarity".