Un regroupement de formateurs, enseignants et personnels de l'éducation s'est formé à l’INSA pour lancer un projet de fabrication de visières de protection pour les personnels soignants. Rien que pour les HCL, la commande est de 4000 visières par semaine.
Elles sont utilisées par les infirmiers, aides-soignants, maisons médicales, centres de dépistage... Ces visières sont constituées d'un support imprimé ou découpé au laser, d'une feuille de transparent polycarbonate perforée et d'un élastique optionnel. Elles peuvent servir par exemple lors des opérations d'intubation, sont à usage limité dans le temps, ou usage unique. Il est donc indispensable d’en fabriquer une grosse quantité.
« la visière légère est plutôt utilisée dans les cas où la proximité de l'infection n'est pas avérée. Utilisée par les professionnels de la santé ou par d'autres utilisateurs. Elle est constituée d'une monture qui peut être en plusieurs morceaux assemblés, d'un élastique pour serrer sur la tête et d'un écran réalisé avec une feuille A4 transparente perforée. Ce modèle peut être produit facilement et avec peu de matière mais n'est pas homologué par les HCL. A ce jour, nous avons un stock important de ce modèle» explique Valentin Ripard, doctorant en tribologie, et salarié du groupe PSA.
Un autre modèle, plus complet, est désormais au cœur de leur production : la visière lourde monobloc. « Le support de ce modèle est fermé sur le dessus ce qui améliore la protection contre les retombées gravitaires des micro-gouttes, il est privilégié dans les services de réanimation par exemple. Il est composé d'un support en 1 ou 2 morceaux imprimé 3d ou découpé laser et d'un écran réalisé avec une feuille A4 transparente perforée. Le modèle que nous avons retenu est homologué par les HCL. »
A ce jour, la capacité de production de cette équipe est de 280 visières lourdes par jour, soit 2000 par semaine. Les écrans pour visières sont standardisés et conviennent pour les visières lourdes et légères. La fabrication est très organisée « Toutes les étapes de production de visières ne se font pas chez une même personne. Ceux qui peuvent imprimer 3D ne font que cela et impriment des montures. Les montures sont ensuite acheminées vers les sites de productions de visières. Montures et visières ne sont pas assemblées mais livrées en kit prêt à assembler pour minimiser le volume lors du transport. Des collecteurs récupèrent les lots constitués pour les distribuer »
Un appel à l'aide pour améliorer le concept
Pour parvenir à assurer la fabrication, ce regroupement lance un appel aux dons. Chaque visière coûte 1 euro à fabriquer. Il y a donc un vrai besoin de matière première, principalement de filament pour les imprimantes et de PMMA (plaques de plastique) pour la découpe laser. Votre soutien peut être financier et il n'y a pas de petit don
Déjà de nombreux projets sont à l’étude, à condition que des développeurs apportent leur aide. Ainsi, il est envisagé de fabriquer des poignées de coude, qui permettent d’ouvrir facilement une porte sans utiliser ses mains. Il est également question de mettre au point une monture de visière découpée en laser. Cela permettrait d’augmenter considérablement la production, à 9000 unités par semaine.
Un appel à participer ou à donner est donc lancé : « Du matériel est disponible dans vos établissements ? Vous connaissez des entreprises qui seraient prêtes à faire un don de matière ? Peut-être même avez-vous un camion pour faire une tournée de livraison ?... Nous pouvons tous apporter notre aide, chacun à notre manière, pour mettre fin à la propagation de ce virus. »