Coronavirus. Lyon. Les internes en médecine en plein désarroi

Rien ne va plus chez les internes en médecine. Placés en première ligne dans les dispositifs hospitaliers face au Coronavirus, ils sont livrés à eux-mêmes, avec un fort sentiment d'abandon de la part des pouvoirs publics, notamment de l'agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes.

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"Où est donc passée l'ARS ?", demandent dans un communiqué les membres lyonnais de l'intersyndicale autonome des internes en médecine.

" La crise sanitaire que nous traversons nous force à nous adapter perpétuellement, alors même que nous nous essoufflions déjà dans un système de santé en détresse. La mise en place de mesures exceptionnelles aurait dû mobiliser massivement, aussi bien les structures institutionnelles, syndicales, associatives, universitaires et hospitalières", rappelle, amère, Marianne Cinot, sa présidente.

Que ce soit les étudiants des facs de médecine de Lyon-sud ou de Lyon-Est, tous l'ont en travers de la gorge. "Nous sommes à nouveau obligés d’alerter sur le niveau critique de désorganisation que nous atteignons devant l’absence de réactivité de l' ARS (agence régionale de santé )."
Conséquence : ce sont les internes eux-mêmes qui doivent tout organiser, faire à la place des agents de l'agence régionale de santé (ARS) "des missions qui ne sont pas de notre ressort", avoue, exaspéré par tant d'indigence, un interne grenoblois.

Dans un contexte de crise majeure, "ces instances chargées de la mise en œuvre de la politique de gestion de crise sur leur territoire, manquent cruellement à l'appel", dénoncent les internes. C'est à l'ARS qu'il revient de "permettre aux soignants de remplir leurs missions de façon coordonnée en toute sécurité."

Force est de constater que les relais du ministère sur le terrain ne répondent littéralement plus, au moment où nous avons pourtant cruellement besoin d’eux. Le constat est sans appel. Les futurs médecins au front aujourd'hui dans tous les hôpitaux de la région, n'en peuvent plus de consacrer leur temps à d'autres missions que les actes médicaux. En l'absence de coordination régionale, "On nous demande de répertorier qui sait faire quoi, quel étudiant est en capacité d'apporter, et ce qu'il peut apporter. Nous n'avons pas tous les mêmes profils et les mêmes parcours."
Même embarras face aux établissements hospitaliers. Les internes doivent joindre les hôpitaux pour faire le point sur leurs demandes... en internes. Puis, il faut gérer les effectifs, les plannings, les répartir dans les dizaines de services de la région. "Sans compter assurer leur sécurité et celles des patients sans toujours disposer de protections élémentaires", rage une interne membre de l'intersyndicale.
 
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