Saisie par l'inspection du travail, la justice a épinglé la société "Le Coursier de Lyon" ce lundi 11 mai 2020. Par ordonnance de référé, la tribunal de Lyon reconnait un manque de protections et "un risque sérieux d'atteinte à l'intégrité physique des salariés", livreurs pour l'enseigne Carrefour.
L'action en justice avait été introduite par l'inspecteur du travail, suite à l'alerte donnée par l'Union syndicale Solidaires Rhône. C'est en effet un représentant du personnel de la société Le Coursier de Lyon, dont le siège est situé à Vénissieux, qui courant mars fait usage de son droit d'alerte auprès de l'inspection du travail, dénonçant le risque d'exposition au coronavirus des employés et livreurs.
Plusieurs contrôles sont réalisés courant avril. Sur les sites Carrefour de Confluence et de Part-Dieu, à Lyon. Dans l'ordonnance de référé rendue ce lundi 11 mai, il est notamment fait mention d'absence de port de masque et de gants pour certains, et d'absence de distanciation dans les espaces de préparation des commandes pour d'autres.
Autre point soulevé par l'Union syndicale Solidaires Rhône : la non prise en compte par les dirigeants du groupe Cogepart, dont fait partie la société Le Coursier de Lyon, de la nécessité de revoir son fonctionnement et de prendre des mesures de protection en cette période d'épidémie.
Face à ces éléments et aux réponses peu convaincantes apportées par l'entreprise vénissianne et le groupe dont elle fait partie, le juge des référés a ordonné la mise en place de toute une série de mesures de protection, en application du Code du Travail.
Ce jugement a été assorti d'un délai d'un mois, sous peine d’astreinte de 300 euros par jour de retard et par salarié, pour mettre en place un plan de prévention des risques ainsi que des distributions de gel, masques et formations nécessaires.
Dans un communiqué, le syndicat Solidaires Rhône, appelle les dirigeants de Cogepart à, "dès demain, se mettre autour d’une table et à mettre en place les mesures listées par le tribunal pour assurer la sécurité des salariés", qui assurent de la sous-traitance pour Carrefour.
Selon l'AFP, l'entreprise Le Coursier de Lyon a de son côté fustigé "la vindicte de l'inspection du travail en général".