COVID-19. On doit savoir déjà quand est-ce que tout le monde sera vacciné avant de parler de restrictions

L'approvisionnement en vaccins subit de nombreux aléas qui soulèvent une vague d'inquiétude chez la population. François Blanchardon, président régional de France Assos santé, a répondu aux questions de Carinne Teyssandier sur le plateau d’Ensemble c’est Mieux.

Au moment du serrage de vis et d’une campagne de vaccination qui marque le pas faute de doses suffisantes, il était important d’entendre la voix des usagers sur cette période délicate. Entre pré-confinement et espoirs vaccinaux, François Blanchardon, président régional de France Assos santé a répondu aux questions de Carinne Teyssandier sur le plateau d’Ensemble c’est Mieux, diffusé lundi 1er février à 10h40 sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes.
Cette association représente les patients et les usagers du système de santé et défend leurs intérêts.

Carinne Teyssandier. Vendredi soir, à la surprise générale notre premier ministre Jean Casteix a parlé mais il n'a pas annoncé de troisième confinement. Avez-vous été surpris ?

François Blanchardon : On nous avait tellement préparés à ce qu'il y ait un confinement que forcément d'entre nous beaucoup ont été surpris. Chaque jour de confinement qu'on peut éviter est une bonne nouvelle. On parle beaucoup de l’économie, du commerce etc… Je voudrais parler de la santé. Puisque les conséquences d'un confinement sur la santé sont importantes, notamment sur les aspects psychologiques et surtout sur les retards qu'on voit s'accumuler dans les dépistages sur certaines vaccinations.

CT. Parce qu’on ne vous parle pas simplement de la vaccination contre le Covid, il y a aussi les autres vaccinations.

FB. On voit des retards, et un confinement dur pourrait avoir des conséquences importantes, plus tard, pour la santé. C'est intéressant d'essayer de trouver les moyens de ne pas être confiné.

CT. Puisqu’on parle des retards on sait que Astra Zeneca ne livrera dans un premier temps qu'un tiers des doses initialement annoncées. Est-ce qu'on pouvait s'y attendre ?

FB. Vu ce qu'on a vu sur les autres vaccins comme Pfizer et puis Moderna, où on a eu effectivement des retards de livraison, on pouvait s'attendre à ce que Astra Zeneca ait également les mêmes contraintes. Mais bon ce qui nous étonne, nous représentants des usagers de la santé, c’est que quand on a un contrat, notamment là le contrat est avec l’Europe, logiquement on doit respecter les termes de ce contrat sinon il doit y avoir des conséquences. Donc on demande à ce que les représentants au niveau du Parlement Européen nous apportent toutes les réponses aux questions des usagers pour savoir pourquoi les contraintes ne sont pas respectées.

CT. Astra Zeneca toujours, il paraît que le vaccin serait moins efficace sur les sujets les plus âgés. Est-ce qu'on va aller vers des injections de vaccin par profil ?

FB Alors on sait que le vaccin Astra Zeneca ce n'est pas la même technique que les deux précédents. Ce n'est pas l’ARN messager. On inclut la protéine dans le virus, ce qui n'a pas les mêmes conséquences que les autres vaccins. Du coup, le résultat est moins important que sur les autres vaccins. On parle de 90 à 95% pour les deux premiers vaccins alors que nous sommes à 70% pour Astra Zeneca.

CT. Alors il est vraisemblable que la réponse apportée pour les personnes âgées de plus de 70 ans est, semble-t-il, moins intéressante que les autres vaccins.

FB.  Au niveau de la France, les solutions n'ont pas encore été communiquées puisqu’il vaut mieux attendre des études avant de se prononcer.

CT. Alors la semaine dernière, le professeur Frédéric Laurent nous disait «Si vous voulez retourner au restaurant en 2021, allez-vous faire vacciner». Qu'est-ce que vous en pensez ?

FB. Déjà je trouve que ce n'est pas la meilleure façon de convaincre à la vaccination. En tout cas, on ne peut pas vivre dans une société qui accepte certaines choses pour ceux qui sont vaccinés et pas pour les autres.

CT. Donc vous n’y êtes pas favorable au passeport vaccinal ? 

FB. Je pense que ce n’est pas le bon moment pour se poser cette question. Beaucoup souhaitaient se faire vacciner mais ne le peuvent pas, donc on voit bien qu’aujourd'hui ce n’est pas la question qu'on doit se poser. On doit savoir déjà quand est-ce que tout le monde sera vacciné avant de parler de ces restrictions.

Soyons transparents, c'est l'enjeu de la vaccination

CT. La mairie de Villeurbanne a été obligée de fermer son centre de vaccination faute de doses la semaine dernière, est-ce inquiétant ?

FB. Alors déjà ce qui est important de savoir qu'il faut que la deuxième dose puisse bien être effectuée en temps et en heure, et je pense que la décision qui a été prise de faire en sorte que les 2 doses soient injectées est plutôt une bonne solution.
Après bien sûr il y a la primo injection qui, avec les retards de vaccins, va être beaucoup moins importante au mois de février que ce qui était prévue initialement. Par contre, il y a quand même des annonces qui sont faites par les laboratoires d'une arrivée de doses de vaccins plutôt sur la troisième semaine de février et je pense qu’on pourra reprendre une primo vaccination et donc rouvrir les centres à ce moment-là
Ce qu’on demande, c’est qu’il y ait plus de communication de la part des décideurs pour pouvoir expliquer aux usagers quand ils pourront commencer à se réinscrire. Parce qu’actuellement ce qu'on constate c'est beaucoup de personnes qui veulent s'inscrire sur les listes d'attente mais qui ne le peuvent pas et qui se posent beaucoup de questions.
Donc soyons transparents, c'est l'enjeu de la vaccination.

CT. Est-ce que vous attendez les autotests ? 

FB. Alors les autotests ne sont pas autorisés actuellement en France. Je pense qu’il peut y avoir une certaine difficulté. Parce que d'avoir un test négatif ne veut pas dire qu'on n'est pas contaminant ou qu'on n'est pas porteur du virus. Donc je pense que ça pourra être une bonne solution quand on maîtrisera mieux le processus.

On vivra encore quelques temps avec ces gestes barrières pour pouvoir enrayer définitivement cette épidémie

CT. Les personnes vaccinées doivent-elles continuer à respecter les gestes barrières ?

FB. C'est très important. Et nous, association d'usagers de la santé, on a toujours expliqué qu'il fallait respecter les gestes barrières et que c'était important.
Parce qu’à un moment donné, il faudra mettre fin à cette épidémie, donc il faut bien qu’on puisse avoir des bons réflexes. La première vaccination ne garantit que 40% de conséquences positives face au Covid, donc quand on est vacciné sur la première dose il faut continuer à respecter les gestes barrières et je pense qu'on vivra encore quelques temps avec ces gestes barrières pour pouvoir enrayer définitivement cette épidémie.

L'approvisionnement en vaccins subit de nombreux aléas qui soulèvent une vague d'inquiétude chez la population. François Blanchardon, président régional de France Assos santé, a répondu aux questions de Carinne Teyssandier sur le plateau d’Ensemble c’est Mieux.

Tous les lundis, Ensemble c'est mieux pose vos questions à son invité. Pour connaître le sujet du jour, rendez-vous le vendredi sur le site de l'émission.

 

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