Trois ans après son accession à la Métropole de Lyon, la majorité écologiste reconnait ne pas avoir atteint ses objectifs initiaux en terme de logements sociaux financés. 9000 nouveaux logements sont sortis de terre contre 15000 initialement prévus.
S'il sonne comme un slogan politique, c'est voulu. "Un logement pour tous" est l'un des objectifs prioritaires de la majorité écologiste à la tête de la Métropole de Lyon depuis son arrivée au pouvoir au printemps 2020.
Si elle promettait le financement de 5000 nouveaux logements sociaux par an pendant son mandat, à mi-parcours, elle doit reconnaitre que le compte n'y est pas. Seuls 3000 nouveaux logements auraient vu le jour chaque année. Un bilan que les élus reconnaissent et attribuent à de multiples facteurs, tout en réaffirmant leur volonté d'atteindre leurs objectifs en travaillant sur de nouvelles solutions.
518 millions d'euros inscrits au budget
Plusieurs centaines de millions d'euros ont été inscrit au budget pour atteindre ces objectifs. "Avec un budget de 518 M€ inscrit dans notre programmation pluriannuelle des investissements, la Métropole de Lyon a fait du logement pour toutes et tous l’une de ses priorités", avance son président, Bruno Bernard (EELV).
Cette somme a permis à la Métropole de tenir son objectif de mise sur le marché de 1000 baux réels solidaires (BRS) par an. Grâce à ce dispositif, les foyers avec des faibles revenus peuvent acheter leur logement tout en louant le terrain sur lequel il est construit.
On a des promoteurs qui n'arrivent plus à équilibrer.
Renaud Peyre, vice-président au logement à la Métropole de Lyon
En revanche, ces millions investis n'ont pas suffi pour le financement de 5000 logements sociaux promis par la Métropole par an. "Qui aurait pu prédire,18 mois plus tôt, qu'il y aurait une guerre en Ukraine, une crise de la construction, une augmentation des matières premières et de l'énergie" s'interroge Renaud Peyre, le vice-président à la Métropole au logement.
"On a des promoteurs qui n'arrivent plus à équilibrer" poursuit l'édile. Les prix grimpants du foncier serait un frein particulièrement retord à contourner selon la Métropole.
La surélévation comme solution ?
Ces difficultés identifiées, les élus de la Métropole affirment plancher sur de nouvelles solutions pour atteindre leurs objectifs. Parmi elles, mettre l'accent sur les projets de surélévation de bâtiments du parc social. La technique permet de rajouter un ou plusieurs étages sur une bâtisse déjà construite.
"Ce mode de construction vertueux permet de densifier de manière raisonnable sur des projets de faible hauteur, en s’adaptant au contexte urbain et au paysage", affirme Renaud Peyre. L'élu annonce que 35 immeubles sont d'ores-et-déjà identifiés pour des projets à court terme. Ils permettraient d'augmenter le parc social de 250 à 300 logements supplémentaires.
Ce dispositif présente de nombreux avantages selon la Métropole : profiter du foncier disponible, limiter l'artificialisation des sols, augmenter les performances thermiques ou encore améliorer le confort de vie des habitants.
A titre d'exemple, la Métropole met en avant l'opération "Feel Wood" à Saint-Didier-au-Mont-d'Or. Ce projet combine à la fois la rénovation, la surélévation des bâtiments existants et la construction d'une nouvelle bâtisse. 20 logements en accession abordable (BRS) et 24 logements locatifs sociaux seront ainsi créés.