Les dangers du smarphone pour les enfants : une mère de famille lyonnaise tire la sonnette d'alarme

Le groupe Facebook " Parents unis contre les smartphones avant 15 ans" fait le buzz depuis sa création en août dernier par une mère de famille de Lyon. A l'origine : des enfants qui passent de plus en plus de temps sur leur smartphone. Les parents ont-ils de bonnes raisons de s'inquiéter ? 

Les smartphones ont envahi les foyers mais aussi les cours de récréation. Pas un enfant ou un adolescent n'échappe à la tendance. Et le sujet fait souvent débat au sein des familles. Faut-il céder à la pression des enfants ? Y a-t-il un âge idéal pour offrir un téléphone portable à son enfant ? Les parents s'interrogent depuis longtemps sur la nocivité des ondes mais aussi sur les dangers des écrans pour le développement cérébral des enfants et leur santé en général. Aujourd'hui, la question des risques de cyber-harcèlement est également posée pour une jeunesse connectée de plus en plus tôt aux réseaux sociaux. 

Marie-Alix Le Roy, une mère de famille lyonnaise, a décidé d'agir. Elle a lancé le 13 août dernier une page Facebook pour dire non au smartphone avant l’âge de 15 ans et plus globalement à tous les écrans nuisibles. La Lyonnaise a pris conscience qu'elle n'était pas la seule confrontée aux problèmes du smartphone chez les plus jeunes. Cette page Facebook est un coup de gueule qui vise à dénoncer la pression sociale pesant sur les parents d'enfants accros aux smartphones.

En un mois, plus de 2500 personnes ont rejoint cette page pour faire virtuellement bloc contre des enfants accros aux smartphones. Des parents qui n'arrivent pas à refuser le portable à leur progéniture. L'initiative de cette maman lyonnaise est inspirée d'une initiative américaine : www.waituntil8th.org
 

 

On vous explique pourquoi les parents ont des raisons de s'inquiéter ...

 
  • Lumière bleue des écrans de smartphone : ennemie des yeux et du sommeil

La lumière bleue des écrans de smartphones provoquerait le vieillissement de la vue selon une étude américaine publiée dans Nature. Elle favoriserait la destruction des cellules de la rétine qui sont essentielles à la vision. Problème : ces cellules ne se renouvellent pas.
La lumière bleue engendre aussi de la fatigue visuelle. Les écrans sollicitent la vision de près. Conséquence à terme : l’acuité visuelle baisse.
Trop d’écran rime aussi avec fatigue oculaire : moins de clignement engendre un assèchement de l’œil. Que risque l’utilisateur assidu ? Une réduction de la capacité à voir de près, des sensations de brûlure et de picotements des yeux, une fatigue psychologique.
En outre, s’exposer à la lumière bleue du smartphone avant le coucher n’est pas sans conséquence sur le sommeil. Selon l’Inserm, la lumière bleue en particulier est un "puissant désynchronisateur". L’utilisation importante de ces écrans le soir a un impact négatif sur le sommeil des enfants et des adolescents. Selon l’Inserm, une utilisation intensive rime en moyenne avec une heure trente de sommeil en moins par rapport aux faibles utilisateurs. A la clef : un risque accru de troubles de l’humeur et d’échec scolaire. Il existe également une augmentation du risque de troubles métaboliques (risque accru de surpoids, d’obésité et de diabète) corrélés avec la durée passée sur les écrans. 
  • Smartphone : nid à microbes
On trouverait 20 fois plus de bactéries sur un téléphone portable que sur une cuvette de toilettes, selon une association de consommateur britannique. Selon une très sérieuse étude réalisée en 2011 dans 12 villes, des chercheurs de la London School for Hygiene & Tropical Medecine ont même dévoilé des informations inquiétantes : 16% des téléphones testés hébergeraient la bactérie Escherichia Coli. En juin 2019, des chercheurs en remettaient une couche à San Francisco. Enfin, une étude menée à Sao Paulo révélait que 40% des smartphones seraient porteurs du Staphylocoque doré, une bactérie à l'origine de graves infections. 
  • Douleurs musculo-squelettiques
Le smartphone consulté de manière prolongée serait à l’origine de douleurs cervicales chroniques. Les doigts, notamment le pouce, sont très sollicités et peuvent aussi souffrir d’un usage abusif.
  • Risque de tumeurs au cerveau : le doute plane
La polémique concernant le lien entre risque de développer une tumeur du cerveau et radiofréquences utilisées par les téléphones portables fait rage depuis plusieurs années. En 2011, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme "peut-être cancérogènes pour l’Homme sur la base d’un risque accru de gliome". Un type de cancer particulièrement agressif associé à l’utilisation du téléphone sans fil.
En 2014, une étude Cerenat menée à Bordeaux a mis en évidence un lien entre usage intensif des smartphones et tumeurs au cerveau chez les utilisateurs intensifs. L'étude a été menée sur des utilisateurs de plus de 15 ans entre 2004 et 2006. 
 
  • Effondrement du langage et atteinte au développement cérébral
Après avoir consulté des centaines d'études, le lyonnais Michel Desmurget, docteur en Neurosciences, tire aussi la sonnette d'alarme dans son ouvrage "La fabrique du crétin digital, les dangers des écrans pour nos enfants". Des écrans qui ont des effets négatifs sur le sommeil, l'intelligence et le langage... "des effets extrêmement lourds sur le développement intellectuel de l'enfant". Le chercheur alerte : "c'est la première génération dont le QI va être inférieur à celui de la génération précédente," expliquait-il sur l'antenne de RMC le 4 septembre dernier , "il y a un effondrement du langage qui ne s'est jamais vu, un effondrement des capacités attentionnelles, on va toucher à tout ce qui fonde le développement cérébral". Pour le chercheur, le cerveau de l'enfant a "besoin de tranquillité et a besoin d'humain".
 
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