A Lyon, les 240 commerçants du plus grand centre commercial de France sont en colère. Privés de réouverture le 11 mai, ils interpellent les collectivités et la préfecture sur les risques économiques qu’ils encourent si la situation perdure.
"Il serait temps qu’on rallume la lumière !" Ces mots, ce sont ceux d’Éric Amsellem, le président du groupement d’intérêt économique des commerçants du centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon.Selon lui, la situation actuelle n’a que trop duré. Il en appelle aux autorités locales et au Préfet... Les 240 boutiques du centre commercial doivent rouvrir.
"Pourquoi d’autres centres commerciaux ont rouvert et pas nous ? C’est de la concurrence déloyale. On nous dit qu’il faut respecter les règles sanitaires et les mesures de distanciation sociale. Vous avez vu le monde rue de la République le samedi après-midi ? Plus il y a de lieux ouverts, moins les gens s’agglutineront dans les mêmes lieux !"
Prêts à rouvrir depuis le 11 mai
Fermé depuis le début du confinement, le centre commercial de la Part-Dieu espérait rouvrir le 11 mai, mais la Préfecture n’a pas donné son feu vert estimant que l’établissement pourrait "générer des déplacements significatifs de population" et créer un risque sanitaire.Il faut que le Préfet réévalue notre situation. On ne présente pas moins de garantie qu’un supermarché ou qu’un centre-ville ! s’exclame Éric Amsellem.
"Depuis le 11 mai, nous sommes prêts. Nos allées font toutes 6 mètres de large. Nous avons créé des sens de circulation, mis des marquages au sol et des panneaux de signalisation. Les services de sécurité et de nettoyage vont être renforcés. Il y aura des distributeurs de gel à toutes les entrées. Nous sommes même équipés de compteurs de flux qui pourraient nous permettre de limiter la jauge en cas d’affluence. Qu’on nous laisse travailler et accueillir le public !"
Des conséquences économiques désastreuses
Le centre commercial de la Part-Dieu emploie 3800 personnes. Sur 240 boutiques, toutes n’appartiennent pas à de grandes enseignes. 30% sont des PME ou TPE. Elles espèrent rouvrir le 2 juin.Il risque d’y avoir de gros dégâts si la situation perdure. L’arrêté du Préfet court jusqu’au 10 juillet. On ne peut pas attendre jusque-là. Malgré les aides du gouvernement, nos boutiques ont des frais incompressibles qui restent à la charge des commerçants. Cela risque d’avoir des répercussions sur l’emploi.
Les commerçants du centre commercial de la Part-Dieu attendent avec impatience les annonces du Premier Ministre, jeudi 28 mai,sur la phase 2 du déconfinement. Pour Éric Amsellem, "la saison qui s’annonce est traditionnellement bonne pour le commerce. Les gens ont besoin de s’habiller pour l’été ou de s’équiper. Il ne faut pas qu’on la rate !"
Seules les boutiques proposant des produits de première nécessité sont ouvertes actuellement.