Le directeur de Sciences-Po Lyon a démissionné lundi 15 février après une fronde de son équipe dirigeante, tirant les conséquences de la "rupture de confiance" et des "tensions" à la tête de l'institution , a-t-il annoncé.
Vincent#Michelot démissionne de la Direction de #SciencesPo Lyon après avoir reçu la démission du Comité dedirection pic.twitter.com/LFC0mTX3tm
— Télé Lyon Métropole (@TLMLyon) 15 Février 2016
Vincent Michelot, 54 ans, a expliqué qu'il n'avait pu, en raison de problèmes de santé, "suivre aussi bien les dossiers" qu'il le souhaitait. Son équipe de direction avait annoncé un peu plus tôt dans la journée sa propre démission dans un courrier consulté par l'AFP.
"Ce (lundi) matin, les membres du comité de direction m'ont remis leur démission. Cet acte fait le constat d'une rupture de confiance et de tensions qui ont pu apparaître dans la gestion de quelques grands dossiers. Je le partage et j'en tire évidemment toutes les conséquences, avec humilité et sans rancoeur aucune", souligne Vincent Michelot, dont la démission sera effective vendredi 19 février, a-t-il relaté.
A compter de ce vendredi sera "immédiatement nommé un administrateur provisoire qui aura pour mission de gérer les affaires courantes et de préparer la campagne" qui mènera à la désignation de son successeur, a-t-il ajouté. Il a rappelé que la "maison" était "saine" et qu'elle était "financièrement stable". L'administrateur provisoire sera nommé par la rectrice.
De son côté, l'équipe dirigeante démissionnaire a regretté dans son message collectif adressé au directeur un "manque de clarté" de sa gouvernance. Les signataires ont aussi déploré dans ce courrier un "défaut de suivi des dossiers essentiels" ayant conduit "à une rupture du lien de confiance qui les "unissait tous".
"Il n'y a aucune animosité personnelle à l'égard du directeur, (mais) on ne pouvait plus continuer ainsi. On ne partageait plus la même vision des dossiers", a souligné Renaud Payre, directeur adjoint et signataire de la lettre de démission collective. Selon lui, cette crise est circonscrite à l'équipe dirigeante et ne devrait pas avoir de conséquence grave pour les étudiants.
Au lendemain de cette démission, l’équipe de direction précise dans un communiqué qu’il n’y a pas de dysfonctionnement majeur au sein de Sciences Po Lyon : "les problèmes de pilotage de certains dossiers mentionnés dans notre courrier sont liés aux difficultés (notamment de santé) évoquées par Vincent Michelot".
Réaction de syndicats étudiants
Les syndicats étudiants Unef et la MEG ont indiqué dans un communiqué que la démission intervient "alors que la direction prévoyait un scénario multipliant par plus de 3 le tarif de la dernière tranche, afin de retirer plus de 450 000 euros du portefeuille des étudiant-e-s. Les deux organisations étudiantes expriment leur opposition "à toute hausse des frais d’inscription". "Les élu-e-s étudiant-e-s appellent à continuer la mobilisation en cours et prendront bien évidemment en considération la candidature s’engageant au gel des frais d’inscription".Crée en 1948, Sciences-Po Lyon accueille plus de 1 800 étudiants. Sciences-Po Paris, le plus prestigieux et le plus ancien des dix Instituts d'études politiques de France, a connu ces dernières années une grave crise de gouvernance, mais la Cour des Comptes a reconnu dans son dernier rapport que des efforts avaient été faits pour y remédier.