"Les nuisances feront fuir les touristes", un projet de carrière de sable sur l'Aubrac provoque l’indignation d’un collectif de Lozère

Une demande d’exploitation pour une sablière a été déposée à la préfecture de la Lozère, le 23 février 2024. Elle serait située en zone Natura 2000, à proximité du Parc naturel régional de l'Aubrac, en limite du Cantal. Depuis, citoyens, élus et collectifs s’opposent à ce projet.

Une carrière de sable, s'étendant sur 16 hectares, pourrait être autorisée à Recoules-d’Aubrac en Lozère. Un permis d'exploiter a été déposé. Cette nouvelle activité serait située au lieu-dit Casteraste, sur la commune de Recoules-d’Aubrac, au sein de la Vallée du Bès, en plein cœur du parc naturel régional de l’Aubrac.

C'est une zone classée Natura 2000, à proximité des communes de Nasbinals, Grandvals et Saint-Urcize.

Pour l’instant, le dossier est toujours en instruction à la DREAL de Lozère, mais depuis sa découverte, la contestation s’est organisée. Un collectif pour la préservation du plateau de l’Aubrac s’est constitué pour tenter d'empêcher l’aboutissement du projet industriel. Il regroupe de nombreux élus, des associations locales de protection de l’environnement ainsi que des citoyens.

Les seuls bénéficiaires du projet sont une entreprise locale et le propriétaire des terres concernées.

Marjory Mayo

Porte-parole du collectif pour la préservation du plateau de l’Aubrac

Multiples nuisances

Pour les opposants, les nuisances et les dégâts sur l’environnement seraient considérables. "Les dégâts sont multiples : il est question de pollution de l’eau, de pollution aérienne (poussière), sonore et visuelle, de la destruction de surfaces agricoles et de l’atteinte à la biodiversité", ajoute Marjory Mayo, porte-parole du collectif pour la préservation du plateau de l’Aubrac.

Le sable extrait de cette future carrière serait transporté par camions, et le collectif craint un ballet incessant de véhicules traversant le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle sur une portion classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les inquiétudes des élus

L’économie dans ce secteur repose sur deux piliers : l’agriculture et le tourisme. À Recoules-d’Aubrac, un site très fréquenté, la maire de la commune craint une diminution du nombre de vacanciers. Si la carrière s’implante, elle serait visible de plusieurs points de vue du plateau de l’Aubrac. Ève Brézet, la maire de la commune, multiplie les démarches auprès des élus et se dit prête à aller jusqu’au tribunal si le projet venait à être officialisé.

Si l'exploitation est avérée, toute l’économie du plateau va s’effondrer. C’est un secteur paisible, et les nuisances feront que les touristes ne viendront plus. C'est une destruction de notre patrimoine.

Ève Brézet

Maire de Recoules-d’Aubrac

Plusieurs communes du secteur, ainsi que le conseil communautaire des Hautes-Terres de l’Aubrac, ont déjà délibéré contre ce projet de carrière.

Une pétition en ligne

Le collectif pour la préservation du plateau de l’Aubrac, composé de cent membres à ce jour, a mis en ligne une pétition depuis le 12 mai 2024 pour empêcher l’aboutissement du projet. Au 25 juillet 2024, 3.231 personnes ont signé la pétition.

L’instruction du projet se poursuit au sein de la DREAL de la Lozère.

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