Un homme a été retrouvé mort dans sa cellule de la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, dans le Rhône, mardi. D'après la famille d'un détenu, il avait une trentaine d'années et présentait des symptômes de dépression.
Un homme s'est suicidé à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas dans le Rhône. Une famille de détenu nous a contacté pour lancer une alerte sur les conditions de détention à l'intérieur de cette prison. "Mon frère et ses amis sont très inquiets. Ils savent que quelqu'un est mort mais personne ne les informe et tout le monde se pose des questions sur ce qui s'est passé" explique une soeur de détenu, qui tient à rester anonyme.
Une prison surchargée
D'après l'administration pénitentiaire,cette prison compte 984 places pour 771 détenus. Un autre cas de suicide avait donné lieu à des manifestations en 2013 et plusieurs cas depuis 2009 sont à déplorer dans cet établissement."Quand nous arrivons pour les visites, nous sommes de nombreuses familles à nous inquiéter pour nos proches explique une proche de détenu. Dans certaines cellules, on sait qu'il y a une personne qui doit dormir par terre. Il n'y a pas assez de place. Nous sommes noyés dans les démarches administratives et il faut parfois attendre trois jours pour parler à quelqu'un et prévoir une date de parloir trois mois plus tard. J'ai l'impression que la dignité s'arrête en prison. "
"Tout est fait pour éviter les passages à l'acte, mais rien pour s'attaquer aux causes."
D'après l'Observatoire International des prisons, le suicide en milieu carcéral est un problème récurrent notamment dans les établissements surpeuplés. "Puisqu'il y a trop de monde la plupart des détenus passent beaucoup de temps en cellule et ont de grosses difficultés d'accès aux soins, au travail et aux programmes de réinsertion"explique Amid Khallouf, coordinateur de la région Sud-Est de l'Observatoire international des prisons.
7 fois plus de suicides en prison qu'à l'extérieur
"Nous demandons que les personnes suicidaires soient prises en charge autrement. Aujourd'hui les solutions relèvent du ministère de la Justice. On les place dans des cellules de protection où le mobilier est scellé, on leur donne des pyjamas en papier, tout est fait pour éviter les passages à l'acte mais rien pour s'attaquer aux causes. Nous sommes persuadés que si cela n'est pas piloté par le ministère de la Santé ça n'évoluera pas"conclut-il.L'administration pénitentiaire régionale confirme le suicide d'un détenu mardi à la prison de Lyon-Corbas. Quant à la la direction de la maison d'arrêt, elle n'a pas souhaité répondre à nos questions.