Deux cas de dengue dans les Monts d'Or : le moustique-tigre coupable mais pas responsable

Deux cas de dengue ont été détectés sur la commune de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, près de Lyon. Il s'agit de cas importés par des habitants de retour de vacances. La présence de ces deux cas de dengue a nécessité une opération de démoustication dans la nuit du 6 au 7 septembre 2022. On vous explique pourquoi.

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Les deux cas de dengue identifiés dans les Monts d'Or sont des cas importés : "Ce sont des gens qui ont voyagé pendant les vacances. Ils ont contracté la dengue à Cuba et qui sont revenus en Auvergne Rhône-Alpes", explique Christophe Bellet, responsable opérationnel pour l'EID (entente interdépartementale de démoustication) Rhône-Alpes. 

La dengue se transmet seulement par la piqûre de moustiques. Les symptômes de cette maladie tropicale sont le plus souvent des symptômes de type grippal. Le malade souffre de fièvre, de maux de tête et de courbatures. Ils se manifestent dans les 3 à 14 jours qui suivent la piqure par le moustique, indique le ministère de la Santé. 

Cas importés, cas autochtones : on décrypte

La dengue, le zika, la fièvre jaune ou encore le chikungunya sont des maladies virales (arboviroses) transmises par les piqûres de moustiques infectés, et notamment par le moustique-tigre présent depuis plus d'une vingtaine d'années en France. Mais pour Christophe Bellet, il est important de distinguer les cas "importés", arrivés sur le territoire via des échanges internationaux, des cas "autochtones". Ces derniers résultent d'une "transmission locale d'une arbovirose" avec "des gens qui n'auraient pas voyagé et qui contracteraient une arbovirose directement sur le territoire métropolitain".

Mais "un cas importé ne devient jamais un cas autochtone. Par contre des cas autochtones peuvent apparaître près de cas importés," précise le spécialiste. De quelle manière ? "Un moustique tigre peut s'infecter sur des cas importés et ensuite transmettre le virus à une personne qui n'a pas voyagé et réside à proximité de ce cas importé. A ce moment-là, on va parler de cas autochtone", explique Christophe Bellet.

Les cas importés d'arboviroses en Métropole, selon Christophe Bellet, ne sont pas extraordinaires. 14 cas importés de dengue ont été enregistrés dans la région cette année. En revanche, les cas autochtones d'arboviroses sont rares. Aucun n'a été recensé en 2022 en Auvergne Rhône-Alpes. En 2019, deux cas autochtones de dengue étaient identifiés près de Lyon, à Caluire. 

Opération nocturne de démoustication

Après la découverte de ces deux cas de dengue, une maladie tropicale incurable, sur la commune de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, près de Lyon, une opération de démoustication autour de l'habitation des malades a eu lieu la nuit dernière. Cette action ciblée visant à empêcher la prolifération de la maladie a été lancée par l’Entente Interdépartementale Rhône-Alpes de démoustication (EID). Un organisme qui mène des actions de prévention pour lutter contre le moustique-tigre et des actions de traitement mandatées par les autorités sanitaires. La prolifération du moustique-tigre est un problème de santé publique pris au sérieux.

L'opération de démoustication qui s'est déroulée entre 3h et 3h30 du matin, a été effectuée à la demande de l'Agence Régionale de Santé. Elle a été menée dans une zone pavillonnaire proche du 9e arrondissement de Lyon. Il s'agissait de vaporiser un insecticide, "un brouillard biocide", afin de tuer le maximum de moustiques-tigres femelles adultes. L'objectif : enrayer sa propagation.

L'opération de démoustication de Saint-Didier au Mont au Mont d'Or s'est déroulée sur un périmètre restreint : "un cercle d'un rayon de 150 mètres autour du lieu fréquenté par ces deux personnes. C'est une distance fixée par le plan national anti-dissémination des arboviroses et cela correspond à la capacité maximale du moustique tigre à se déplacer", rappelle Christophe Bellet.

Une saison favorable à la reproduction d'aedes albopictus

Le moustique-tigre est une espèce originaire d'Asie du Sud-Est, introduite en France métropolitaine vers la fin des années 90. C'est dans les Alpes Maritimes qu'il a fait son apparition. Depuis il a colonisé plusieurs régions métropolitaines, dont Auvergne Rhône-Alpes. Très agressif, il a une activité diurne. 

Il a été identifié dans la région Auvergne Rhône-Alpes en 2012. La colonisation du moustique tigre est notée depuis plusieurs années. Il est particulièrement présent dans les zones urbaines et péri-urbaines, dans les zones qui concentrent la population. Aedes Albopictus est bien implanté dans l'agglomération lyonnaise, l'agglomération grenobloise ou encore le bassin de Chambéry.  

On a eu un été à moustiques, mais surtout à moustiques-tigres. Sa dynamique saisonnière : fin août, début septembre. Sur cette période-là, il n'est pas surprenant d'avoir des nuisances.

Christophe Bellet

Responsable opérationnel, EID Rhône-Alpes

Cette année le moustique-tigre a-t-il été plus présent que les étés précédents ? Certains habitants ont cette impression. Le pic de reproduction de cet insecte est généralement observé entre la fin août et le début du mois de septembre. Aedes Albopictus prospère en cette période en raison des conditions climatiques, chaudes et humides. Des conditions qui facilitent la reproduction de ce vecteur potentiel des arboviroses. 

En 2021, dix des douze départements d'Auvergne Rhône-Alpes étaient considérés comme colonisés par le moustique tigre et 648 communes touchées. A ce jour, ce sont 11 départements qui sont concernés par la présence de cette espèce invasive et "probablement une centaine de communes supplémentaires".  Depuis le début de l'année 2022, déjà 11 actions de lutte antivectorielle ont été menée sur la région. 

Parviendra-t-on à se débarrasser un jour du moustique-tigre ? La réponse de Christophe Bellet est sans appel :"malheureusement non, on n'arrivera jamais à s'en débarrasser mais on peut arriver à faire chuter les densités pour vivre avec de manière plus confortable".

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