Deux jeunes femmes d'origine nigériane âgées d'une trentaine d'années ont été mises en examen pour traite d'être humain aggravée, après le démantèlement d'un réseau de prostitution par la PJ de Lyon, a-t-on appris samedi de source proche de l'enquête.
Les deux femmes sont suspectées d'avoir contraint une dizaine de jeunes femmes, dont deux mineures, de se livrer à la prostitution. Selon l'enquête menée par la police judiciaire depuis décembre 2015, ce réseau a acheminé des jeunes femmes du Nigeria à destination de plusieurs pays d'Europe par l'intermédiaire de passeurs qui ont emprunté les flots de migrants, notamment par la Libye et l'Italie.
Une source proche de l'enquête précise que les jeunes femmes étaient vendues par des intermédiaires. Un témoignage fait état d'une adolescente cédée pour 9 000 euros en espèces, à un acheteur qui l'a fait venir à Lyon.
A leur départ, les jeunes femmes pensaient obtenir un emploi en Europe. Menacées physiquement ou moralement, "elles ont été contraintes de se prostituer des nuits entières, sept jours sur sept", ajoute la même source.
Le groupe dirigé par les deux femmes mises en examen générait un revenu d'environ 30.000 euros par mois, selon une première estimation des enquêteurs du "groupe proxénétisme" de la PJ de Lyon. Des "mères maquerelles" utilisaient en particulier le "juju", un objet de rite vaudou, fabriqué avec des cheveux et du sang de la victime, pour les effrayer.
Le réseau prévoyait leur hébergement et des camionnettes qu'il leur fallait aussi payer. L'enquête initiée à Lyon devrait connaître des ramifications dans d'autres pays européens.