RETRAITES. Grève du 28 mars à Lyon : 35 000 manifestants selon les syndicats, 12 500 selon la préfecture.

Pour cette dixième journée de mobilisation, entre 12 500 (préfecture) et 30 000 manifestants (syndicats) se sont réunis à Lyon. En marge de la manifestation, des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre et 15 personnes ont été interpellées.

Une manifestation au départ de la manufacture des tabacs, s'est élancée à Lyon à 13h en direction de la place Bellecour. La préfecture du Rhône recense 12 500 personnes dans les rues de la ville, tandis que les syndicats en compte près de 30 000. 

Dans le cortège, la jeunesse est venue en nombre. Syndicats étudiants et lycéens scandent "et on ira...et on ira... et on ira jusqu'au retrait!". L'Union nationale des étudiants de France (UNEF) souligne une mobilisation exponentielle de la jeunesse française, révoltée par l'utilisation du 49.3.

"Au 19 janvier, ils étaient  3000 mobilisés à Lyon, la semaine dernière, ils étaient plus de 7000", souligne Zazie Roques, vice-présidente du syndicat à Lyon. "Je n'ai pas encore les chiffres d'aujourd'hui, mais ça s'annonce être une belle mobilisation", conclut la représentante syndicale. 

Ilona, fait partie de ces manifestants. Etudiante en classe préparatoire, elle a a participé à quasiment toutes les journées de mobilisation, un peu partout en France, et surtout à Clermont Ferrand, sa ville natale. "C'est important pour nous aussi car c'est notre avenir. Si on décale déjà à 64 ans aujourd'hui, pour nous ça sera quand ?". La jeune femme, panneau en mains, constate qu'ils sont de plus en plus nombreux, comme elle, à prendre conscience de l'importance de la mobilisation.

"Avec toutes les universités, on a des liens et franchement, les jeunes se mobilisent. Nous ce matin, notre lycée était bloqué". Plus tôt dans la matinée plusieurs campus université et de nombreux lycées étaient bloqués. 

Un ras-le-bol général 

Plus que la réforme des retraites, c'est un ras-le-bol général qui motive toutes les tranches de la population. "Je trouve dégueulasse ce qu'il se passe..." estime une manifestante de 80 ans.

"En plus on ne s'occupe pas du réchauffement climatique! cette réforme est idiote ! Idiote!" répète-t-elle. "Comme la France n'avance pas..." d'autres sont venus déguisés en clowns,  avec un déambulateur. 

Quelques débordements

Vers 14h30 un premier groupe perturbateur repéré par la préfecture, jète des projectiles vers les forces de l'ordres qui ripostent avec des gaz lacrymogènes. 

"J'aimerais qu'on s'asseye tous qu'on fasse un sit-in, pour un mouvement ultra pacifiste. Mais parfois on a l'impression que seule la violence fait entendre les choses", regrette une manifestante venue défiler avec ses enfants. 

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Manifestations 28 mars ©France Télévisions

"Pour le moment  je ne dirais pas que le mouvement se radicalise, je dirais qu'il prend de l'ampleur", estime Maïwenn, 18 ans, étudiante dans la mode. 

Pour Jerôme Bation, directeur de la CGT du Rhône, “les violences, il y a dû en avoir mais je pense qu’elles sont vachement mises en avant et instrumentalisées par le pouvoir politique. Quand on regarde ce qui se passe réellement, c’est quand même très très à la marge par rapport à la semaine dernière et aux 55 000 manifestants. La violence pour nous elle est d’Etat. On impose une violence à l’ensemble des Français, on impose une réforme des retraites refusée par une très large majorité des citoyens”. 

Plusieurs étapes de la manifestation ont été émaillées par des jets de projectiles, des poubelles incendiées et quelques commerces, dont une banque, sont vandalisés sur le trajet.

Les forces de l'ordre ont fait le choix d'utiliser le canon à eau ainsi qu'un lanceur d'eau pour disperser les groupes de casseurs au niveau de la police de l'Hôtel Dieu. Des heurts ont également éclaté place Bellecour lorsque des individus en tête de cortège ont ciblé les forces de l'ordre avec des tirs de mortiers. 15 personnes ont été interpellées. 

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