Le bandana rouge vissé sur ses cheveux blonds, il escaladait tout et tout le temps. Patrick Edlinger a inspiré des générations de grimpeurs et continue à le faire. Nils Martin retrace son parcours dans un film où se croisent ceux et celles qui l'ont connu et ceux et celles qu'il fascine encore aujourd'hui. Une vertigineuse balade dans la vie de celui qui fut l'un des meilleurs grimpeurs du monde. Le documentaire est disponible sur france·tv.
L'un est aussi brun que l'autre était blond. L'un c'est Nils Martin, réalisateur-grimpeur et inversement. L'autre, c'est "le Blond", Patrick Edlinger. Le premier a la trentaine, le second est mort en novembre 2012. Matia, sa femme, rapporte les propos d'un de leurs amis " Patrick a vécu comme une rock star et il est mort comme une rock star..." . Lui qui avait grimpé les plus hautes falaises du monde est tombé dans les escaliers. C'est peut-être ça qu'on appelle "l'ironie du sort"...
" Je pensais que l'escalade c'était juste un sport jusqu'au jour où on m'a raconté l'histoire d'Edlinger"
Nils Martin,réalisateur
Cette histoire, Nils la tient de son prof d'escalade, Jean-François Lignan, dit "Poil", l'un des plus fidèles compagnons de grimpe d'Edlinger. "Poil" a été de toutes les falaises, de tous les voyages et de presque tous les réveillons : "On était libres et on ne se posait pas la question du lendemain. Le lendemain on allait grimper et on était heureux".
"Edlinger, la liberté au bout des doigts", un film de Nils Martin. Une coproduction francetv/ pop'films/via découverte films. A découvrir sur france·tv
Des début du "Blond" à ses heures de gloire, Nils Martin est parti à la rencontre de ces voltigeurs : Edlinger, Berhault (décédé en 2004), Le Menestrel, Destivelle, Lignan. Ils se livrent corps et âme. Le corps si engagé dans des parois de plus en plus hautes et de plus en plus difficiles. L'âme qui a ses états...
Ils se livrent et avec eux le réalisateur dans un récit à la première personne : "La grimpe c'est un plaisir instinctif. Tout petit sur les tables, les chaises, les jeux d'enfant dans les parcs et maintenant sur les falaises. Petit, on n'a pas peur. La peur, ça vient après. J'ai appris le vertige dans le Verdon avec "Poil". Je pensais que l'escalade n'était qu'un sport jusqu'au jour où il m'a raconté l'histoire d'Edlinger..."
Nils Martin se laisse guider par ses rêves comme le "Capitaine Maximum", autre surnom d'Edlinger. Entre images d'aujourd'hui et archives, le réalisateur retrace la vie de celui qui, un temps, fut le meilleur grimpeur du monde. Il loue le sportif, l'assoiffé de liberté, et laisse les autres parler de l'homme : "C'était pas toujours facile, dit Antoine Le Menestrel. On était tout un groupe et, quand il y a une star on devient transparent. Edlinger absorbait tout. J'ai été choqué que les médias ne relayent pas ce que nous faisions aussi."
Dix ans après la mort d'Edlinger, ce documentaire résonne comme un hommage. Un hommage à plusieurs voix, dont celle du " Blond" : "La liberté c'est la vie que j'ai menée : où je veux, quand je veux et comme je veux. La liberté c'est savoir dire non même si ce n'est toujours facile."
A découvrir en avant-première à partir du 10 janvier puis en replay jusqu'au 16 mars 2023.