En région lyonnaise, de 150 à 200 électriciens et gaziers se sont réunis en fin de matinée devant la centrale hydroélectrique de Villeurbanne-Cusset pour protester contre Hercule. Des grévistes ont procédé à une "baisse de charge" de l'installation pendant la durée de la manifestation.
La mobilisation continue à travers la France, près d'un agent d'EDF sur quatre (23,82%) était en grève à la mi-journée selon la direction, à l'appel des fédérations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT et FO, qui demandent le retrait du projet "Hercule" de scission de l'énergéticien.
"Hercule est un non-sens et l'antithèse de ce dont on a besoin". Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines Energies (premier syndicat du secteur), ne décolère pas. Depuis des mois, lui comme les autres représentants syndicaux, dénoncent le risque de "démantèlement" d'EDF.
"On n'en veut pas..."
Pensé par le PDG de l'énergéticien Jean-Bernard Lévy, le projet "Hercule" pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques. "Le projet Hercule ne répond pas aux problèmes d'EDF", juge Amélie Henri, coordinatrice du groupe EDF à la CFE-CGC. "On demande son retrait [Projet Hercule] et à être associés aux discussions sur les problèmes d'EDF".
Avec 23,82% de grévistes à la mi-journée, la mobilisation chez l'énergéticien atteint quasiment son niveau du 17 décembre dernier date du dernier appel national à la grève (24,19%).
La semaine dernière, les patrons des principales confédérations ont écrit à Emmanuel Macron, le sommant de renoncer à Hercule, et une pétition en ligne lancée en fin d'année dernière a dépassé le cap des 30.000 signatures.
Le débat sur Hercule pourrait être ouvert à tous les Français : les sénateurs et députés socialistes ont fait part de leur intention de déposer une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) contre le projet.