Installée à Lyon depuis 1993, la chaîne Euronews vit l'Europe au quotidien. Depuis sa création, ses dotations publiques ont baissées et avec le Brexit, certains de ses salariés demandent maintenant la double nationalité.
L'Europe vue depuis le média qui raconte l'Europe.
À sa création, Euronews s'est voulue la voix de l'Europe. Elle a été créée pour concurrencer la chaîne américaine CNN International après sa couverture de la première Guerre du Golf. Avec ses 800 collaborateurs installés à Lyon, elle a dû apprendre à se réinventer pour survivre au gré des politiques européennes.
Pour la directrice de la rédaction d'Euronews Françoise Champey, "L'histoire d'Euronews, au départ c'est plutôt les services publics européens, (...) toutes les télés publiques européennes et le tour de table, c'était ces gens-là."Du financement européen aux capitaux extra-européens
"Quand les budgets de toutes ces télés publiques ont été réduits, explique-t-elle, leur participation au sein d'Euronews a été réduite aussi. Donc Euronews s'est complètement modifiée en 20 ans et maintenant c'est plutôt une chaîne privée."
Euronews est à ce jour majoritairement détenue par des capitaux égyptiens et américains. Avec un budget de 75 millions d'Euros par an, elle lutte malgré un marché publicitaire en recul.
Le Brexit vécu de l'intérieur
Le Brexit est l'un des sujets d'actualité phare pour la rédaction d'Euronews. Il a aussi des incidences sur la vie privée de ses salariés originaires d'outre-Manche.
Le britannique Tokunbo Salako présente le journal d'Euronews en version anglaise: "D'ici 2 ans peut-être, je vais avoir la double nationalité qui va me permettre de voter ici. Je paie mes impôts en France depuis 20 ans, je pense que j'ai le droit."
Une sortie de l'Union Européenne de l'un de ses principaux acteurs économiques que les fondateurs d'Euronews étaient loin d'imaginer.
La désillusion vécue sur le terrain
Cette impression que l'Europe prend ses distances, les journalistes d'Euronews la ressentent sur le terrain. Valérie Gauriat revient d'Andalousie, en Espagne, où elle a tourné un reportage pour les élections européennes: "On est parti faire un sujet sur les causes de la montée du parti Vox. Les gens se sentent abandonnés par leurs autorités, abandonnés par l'Europe. Et souvent, les gens nous disent On va voter pour ces partis pas forcément parce qu'on adhère à leurs idées, mais parce qu'eux au moins apportent des réponses claires et tranchées."Après avoir vu leur média sortir du giron communautaire, les journalistes d'Euronews continuent à chroniquer jour après jour l'actualité d'une Europe en crise.