Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, est présent ce lundi matin, 27 septembre 2021, au Sirha, près de Lyon. Il s'agit de la 20e édition de ce grand rendez-vous des professionnels de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation. La visite d'un président de la République au Sirha est inédite.
Le président Macron était très attendu ce lundi matin au Sirha, par la presse et les professionnels présents sur ce 20e salon de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation. Le chef de l'Etat a eu droit à un véritable bain de foule. Emmanuel Macron est venu réaffirmer son soutien aux professionnels durement touchés par la crise sanitaire.
Rencontre avec des professionnels du secteur dans le hub situé à l'entrée du Salon. Une demi-heure d'échanges autour des thèmes de la transmission, de l'apprentissage ou encore de l'attractivité des métier du secteur.
Des pourboires défiscalisés
Le chef de l'Etat a profité de sa présence au Sirha pour faire une annonce applaudie par avance par la profession. Emmanuel Macron a notamment annoncé la défiscalisation des pourboires payés par carte bancaire. Une mesure qui vise à redonner du pouvoir d'achat mais surtout de l'attractivité à un secteur en manque de bras. "Nous avons décidé que les pourboires payés par carte bleue seraient sans charge pour les employeurs et sans impôts pour les salariés qui les reçoivent" avec une mise en oeuvre "dans les prochains mois", a affirmé le Président lors de sa visite au Sirha. "Cela va permettre d'ajouter au pouvoir d'achat" des salariés du secteur.
"L'idée c'est qu'on puisse au restaurant payer le pourboire avec la carte bleue (l'arrondi ou plus), parce qu'on l'a vu en sortie de crise, nos compatriotes utilisent de moins en moins de liquide," a indiqué Emmanuel Macron. "Cela va vous permettre d'attirer plus de jeunes et de moins jeunes pour leur dire: tu peux gagner plus que le salaire et le bonus que je te verse", a conclu le chef de l'Etat, qui déplore régulièrement les emplois non pourvus dans ce secteur, un casse-tête pour les restaurateurs.
Emmanuel Macron avait souhaité en juin une reprise des embauches, en indiquant que 110.000 emplois sont à pourvoir dans la restauration, un secteur aux salaires bas, fragilisé par les confinements. Le Président a cependant précisé que la formation, la réforme de l'assurance chômage étaient également des leviers visant à agir sur la pénurie de main d'oeuvre du secteur. Côté réforme de l'apprentissage, Emmanuel Macron s'est réjoui du nombre de 525.000 apprentis aujourd'hui en France, "un chiffre jamais atteint".
►Incident dans les allées du Sirha
Alors que le Président déambulait dans les allées du salon, il a été victime d'un jet de projectile. Il s'agit d'un oeuf, selon le quotidien Lyon Mag qui rapporte l'incident sur son site internet. Le projectile a rebondi sur l'épaule du chef de l'Etat. Le service d'ordre a immédiatement maîtrisé le jeune homme auteur du geste contestataire. Il aurait également a crié "Vive la révolution", indique le site. Il a été menotté et le cortège présidentiel a poursuivi sa route, précise l'article.
Une visite présidentielle inédite et très attendue
Après le dîner des Grands Chefs, dimanche soir, le Président Emmanuel Macron a passé la nuit à la préfecture du Rhône. Il a pris son petit-déjeuner avec les élus du Rhône ce lundi matin. La journée s'annonce chargée : son programme conduit ensuite le chef de l'Etat vers le Sirha, à Chassieu, dans la matinée. Emmanuel Macron est attendu au salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation vers 10h30. Le chef de l'Etat doit aller à la rencontre des exposants avec Alain Griset, ministre délégué en charge des petites et moyennes entreprises, et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du tourisme.
Le Président de la République doit échanger avec différents représentants des métiers de bouche et de l'artisanat, mais aussi avec les jeunes en apprentissage. Un signe fort pour la filière hôtellerie-restauration, très lourdement impactée par la crise sanitaire et les mesures de confinement depuis mars 2020. Emmanuel Macron ne devrait pas manquer de se rendre dans l'espace dédié au prestigieux Bocuse d'Or pour encourager la Team France. La visite d’Emmanuel Macron au Sirha est une première pour un président de la République.
►La Team France en plein coup de feu
Le salon sera clôturé lundi soir par la cérémonie du Bocuse d’Or, considéré comme les "jeux olympiques de la gastronomie". Ce lundi matin, l’équipe conduite par le chef lyonnais Davy Tissot est entrée dans l'arène pour 5h35 de compétition. Peu avant le coup d'envoi, Davy Tissot, très concentré a confié qu'il se sentait bien et "heureux". "On attend le top départ et on va lâcher les chevaux !"
Mise en bouche : l'annonce d'un "centre d'excellence"
Ce lundi matin, Jérôme Bocuse s'est réjoui de l'annonce la veille du président Macron de créer un véritable "Clairefontaine de la Gastronomie": "On ne peut pas rêver mieux. Les chefs, les cuisiniers vont avoir leur centre... c'est dur pour une équipe de concourir. Les moyens vont permettre de passer au niveau supérieur. Tout le monde l'attendait."
Pour le fils de l'illustre chef étoilé Paul Bocuse, créateur du Bocuse d'Or, c'est une avancée pour les générations futures qui seront ainsi "mieux équipées, mieux structurées". Et ce dernier ne manque par de citer les pays nordiques qui ont déjà adopté ce type de structure: "on le voit déjà dans la gastronomie scandinave qui dispose de ce système. C'est important pour la gastronomie française. On a une vraie richesse avec notre gastronomie et on va porter les couleurs au plus haut ". L'annonce présidentielle arrive-t-elle tardivement? "Mieux vaut tard que jamais!" s'est exclamé Jérôme Bocuse avec un grand sourire.
Pour le chef étoilé du Cantal, Serge Vieira, président de la Team France, cette annonce a aussi été accueillie avec enthousiasme: "Pour nous c'est une super nouvelle". "Ça faisait des mois qu'on travaillait dessus. Et vraiment on ne pouvait plus continuer comme ça, on était une équipe de France sans fédération. Ce si long travail, aujourd'hui il paye. Je crois que le Président a bien compris les enjeux de nos métiers, et de nos compétitions. Ça développera le tourisme, ça met en avant nos producteurs et tout notre savoir-faire français," a confié le chef étoilé de Chaudes-Aigues. Pour Serge Vieira, ce centre est aussi un enjeu pour motiver la relève et mettre le pied à l'étrier des jeunes: "C'est hyper important pour les jeunes, c'est la priorité. Il faut que tous les jeunes qui veulent participer à un concours de ce type puissent le faire sans inquiétudes du financement."
Pour le chef auvergnat, le Président de la République a pris "une bonne décision". Serge Vieira s'est également réjoui aussi de la future implantation en région lyonnaise de ce centre d'excellence : "On sait reconnaître que Lyon est la capitale de la gastronomie mondiale. Le concours est à côté, on est à la maison. C'est hyper important. Tout est au bon endroit!" a-t-il conclu.
Egalement dans l'agenda du président de la République
Ce lundi après-midi, le chef de l'Etat préside, à la Cité internationale de Lyon, la cérémonie d'installation de l'Académie de l'OMS en présence de son directeur général, Tedros Adhanom Ghbreyesus. Cette structure de formation doit ouvrir ses portes en 2023.