Matthieu est l'une des victimes de l'ancien prêtre et responsable des scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon, Bernard Preynat. Partie civile, il est venu de Marseille pour assister au procès. Comment a-t-il vécu cette première matinée ?
A une heure de l'ouverture du procès de Bernard Preynat, lundi 13 janvier, les victimes d'agressions sexuelles de la part de l'ancien prêtre du diocèse de Lyon, arrivent l'une après l'autre au tribunal. Parmi elles : Matthieu.
Matthieu est l'une des 10 victimes, parties civiles dans ce procès. Et avant d'entrer dans la salle d'audience, il nous confie son appréhension. "Une appréhension liée à la rencontre à venir avec Bernard Preynat. Là, j'y vais un peu gonflé, j'ai eu le temps de me préparer et on sait pourquoi on est là. Il y a une appréhension mais on est un certain nombre de victimes, on est solidaire, on saura faire face.".
Autre appréhension pour Matthieu, le renvoi potentiel du procès en raison du mouvement de grève des avocats : "on ne sait pas si le procès va avoir lieu aujourd'hui, demain, ou pas du tout. L'attente a déjà été longue, moi ça fait trois, quatre ans que j'ai déposé plainte. Un renvoi ça repousserait potentiellement assez loin dans le temps, peut-être huit mois voire 1 an. C'est une attente quand même pénible, alors ça serait bien que ça se fasse".
Le procès de Bernard Preynat s'est ouvert comme prévu au tribunal correctionnel de Lyon. Matthieu et sept autres victimes, prennent place sur des chaises blanches réservées aux parties civiles. Bernard Preynat est appelé à la barre par la présidente du tribunal pour entendre les faits qui lui sont reprochés, à savoir les agressions sexuelles sur des mineurs à l'époque, de jeunes scouts.
Matthieu a du mal à mettre des mots sur ce qu'il ressent, une fois assis dans la salle d'audience. "Forcément, cela soulève des émotions, mais on verra dans les jours qui viennent. On n'est pas encore rentré dans le vif du sujet, et je m'étais préparé à tout ça".
Matthieu est clairement ému à la sortie de cette matinée d'audience écourtée. A la question de savoir quels sentiments l'ont assailli face à son agresseur présumé, il lui est difficile de répondre. "C'est compliqué, il y a beaucoup de choses qui s'entremêlent . Moi j'y vais assez déterminé, dans le sens où je pense qu'il faut que justice soit rendue. C'est ça qui est important".
Matthieu conclut :
"Peut-être de la pitié à vrai dire, mais c'est tout un mélange de sentiments".
En raison de la grève des avocats du barreau de Lyon, la première journée du procès de Bernard Preynat a été écourtée, et l'audience reportée au lendemain. Pour Matthieu, c'est un vraiment "un soulagement, le procès aura bien lieu cette semaine".