Des casques de la Seconde Guerre mondiale, de la Grande Guerre, de la guerre d'Irak... il y en avait pour tous les goûts à la maison de vente aux enchères De Baecque à Lyon. Au total, 580 pièces étaient présentées aux collectionneurs. La vente s'est élevée ce mardi à un montant total de 62 000 €.
Ils sont verts, marrons, écaillés, portant une étoile rouge, une croix gammée, une parure ornée... 568 casques étaient exposés ce début de semaine à la maison de vente de De Baecque à Lyon. Estimés à 56 000 €, les lots ont rapporté 62 000 € à l'entreprise.
"On a bien vendu. Et il reste encore des lots", affirme Jean-Marie Sarrau, commissaire-priseur chez De Baecque et Associés.
Un casque de 9 kilos attend toujours son repreneur
Comme ce casque de Saint-Chamond qui n'a pas trouvé preneur. “C’est très lourd, il fait 9 kilos”, prévient Nicolas Dugoujon, expert en souvenirs historiques du “militariat”.
Et pour cause, ce casque modèle Saint-Chamond 1916 était censé permettre aux guetteurs de la Première Guerre mondiale, ces soldats hissés en haut des tranchées, d’arrêter les balles ennemies. “Je pense que ça ne marchait pas vraiment”, explique dubitatif le spécialiste.
“Et puis, vu le poids, personne ne voulait le porter”, renchérit-il. Ce casque est vendu autour des 1000 - 1500 euros, un prix plus élevé que la moyenne du fait de sa rareté. Pas de panique, le casque sera repérésenté à la vente dès le mois d'octobre prochain.
"Un objet comme celui-ci, il me parle"
Une rareté et une histoire, c'est ce qui attire les collectionneurs. “Chaque objet a une mémoire, a une âme. Chaque objet, c’est puissant”, affirme Jean-Marie Dominique. Il fait partie de la quarantaine de personne présente ce mardi, sans compter les acheteurs en ligne. Depuis 60 ans, le collectionneur fouille les salles de vente à la recherche de ces pépites de l’histoire.
Aujourd’hui, il a porté son dévolu sur une pièce en particulier : un casque porté par les gardiens de la révolution iranienne lors de la guerre en Irak (2003 – 2011).
“Bien que ce soit des vilains, ça reste une pièce de l’histoire. Vous savez, un objet comme celui-ci, il me parle. Je le sens. Et je me trompe rarement”, explique le mordu d’histoire avant d’ajouter : “Et puis, c’est un respect pour les anciens. Ces gens ils se sont battus, ils ont souffert”. Tout simplement, du patrimoine !
Surtout que ce casque possède une particularité : à l’intérieur, on peut apercevoir une peinture qui n’est autre que le portrait de l’Ayatollah Khomeini, guide Suprême de l’Iran à l’époque (1979 – 1989).
“Il voulait sans doute lui montrer son respect, sa déférence ou peut-être que ça lui portait chance, allez savoir”, explique Nicolas Dugoujon. En tout cas, c’est ce petit truc en plus qui donne au casque toute sa valeur. Il a d'ailleurs rapidement trouvé preneur, à 120 €.
Les modèles allemands : vendus mais pas exposés
Dans la salle, des casques datant de la Seconde Guerre mondiale étaient également présentés, aussi bien des modèles des Alliés, que des modèles allemands floqués d’une croix gammée. Mais ces derniers possèdent eux aussi une particularité : leur législation.
“On a le droit de les vendre, c’est légal, simplement, on n'a pas le droit de les exposer”, explique Jean-Marie Sarrau, commissaire-priseur chez De Baecque et Associés. Pourquoi ? “Pour ne pas faire l’apologie du nazisme”, renchérit-il.
Rares à dénicher car nombre d'entre eux ont été détruits afin d'effacer cette partie sombre de l’histoire, ces casques ont une valeur marchande importante pour les collectionneurs. A tel point que certains se sont vendus à plusieurs centaines d'euros.
Dans le Top 3 des meilleurs ventes, Jean-Marie Sarrau identife un casque britannique NK2 avec une insigne dessus. Estimé à 200 €, il s'est vendu à 950 €. En deuxième place, on retrouve un casque autrichien vendu à 950 € après des estimations à 450 €. Et la pièce que les collectionneurs se sont arrachés : un casque opérateur radio de chars. Il s'est vendu à 1200 €.