Enquête ouverte pour violation et recel de violation du secret, suite à la diffusion d'une vidéo de l'agression au couteau dans le métro lyonnais sur internet

Une vidéo de l'agression au couteau dans le métro lyonnais circule sur les réseaux sociaux. Elle a déjà été vue 6 millions de fois. Nous ne la diffuserons pas, ni sur notre antenne, ni sur nos propres réseaux sociaux. Outre les raisons déontologiques, la loi est extrêmement précise à ce sujet. Le parquet de Lyon a ouvert une enquête des chefs de violation du secret de l’enquête et de recel de violation du secret de l’enquête. Les diffuseurs risquent un an de prison et 45 000 euros d'amende.

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Ce dimanche 26 mai, quatre personnes ont été blessées lors d'une attaque au couteau dans le métro lyonnais. L'auteur des faits a été rapidement interpellé par les forces de l'ordre. La scène s'est déroulée dans une rame de la ligne B du métro, elles sont toutes équipées de caméra de vidéo protection.

Des images violentes

Les images, glaçantes, de l'agression ont été diffusées sur le réseau social X (anciennement Twitter), la séquence dure une minute et quarante secondes. On y voit l'agresseur s'en prendre violemment à des voyageurs, sans raison apparente. Puis à maintenir à distance les autres passagers avant de descendre à la station suivante.

6 millions de vues

Sur le post, à l'origine de la publication, un candidat aux élections européennes, Damien Rieu, sur la liste de Marion Maréchal, tête de liste reconquête, le parti d'extrême droite. La vidéo a été vue plus de 6 millions de fois.

La vidéo a bien été filmée dans le métro lyonnais et se termine à la station Jean Jaurès. Nous n'avons pas trouvé de publication antérieure à hier. En revanche, la seule personne qui l'a publiée sur les réseaux sociaux semble être Damien Rieu.

Les révélateurs, cellule investigation Francetv

Damien Rieu, suivi sur son compte X par plus de 250 000 abonnés, se présente comme "lanceur d'alertes". Ce n'est pas la première fois que son nom apparaît sur des publications à la limite de la légalité. Il y a quelques jours, il a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour "harcèlement en ligne" dans une affaire de vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Une vidéo "illégale"

La publication, hier, de l'agression a fait réagir la préfecture du Rhône, elle invite les usagers à ne pas la diffuser en expliquant son caractère illégal et violent. La préfecture indique que de telles vidéos peuvent être signalées sur "Pharos", une plate-forme dédiée aux contenus choquants ou illégaux.

Droit à l'information

Sur France 3, nous ne diffuserons pas cette séquence. Lors de notre conférence de rédaction quotidienne, la question a bien été abordée, elle a suscité le débat, entre nécessité d'informer, déontologie et protection des victimes. Le rédacteur en chef a tranché.

Nous avons décidé de ne pas diffuser cette vidéo en raison de la violence de son contenu, mais aussi par respect pour les victimes. Pour nous, ces images n'apportent rien d'utile pour comprendre les faits et leurs causes.

Xavier Rolland, rédacteur en chef, France 3 Rhône-Alpes

Un an de prison, 45 000 euros d'amende

D'autre part, la diffusion de ces vidéos filmées par des particuliers peut tomber sous le coup de la loi. C'est l'article 226-1 du Code procédure pénale, concernant l'atteinte à la vie privée qui s'applique. Il stipule : "est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui".

La vidéo a été filmée sur un écran de télévision, elle n'émane pas directement des images de l'exploitant des transports en commun lyonnais. Keolis indique d'ailleurs que "des investigations en interne, par Keolis et SYTRAL Mobilités, permettent d’écarter toute fuite par un agent TCL".

Le Parquet de Lyon a confirmé ce jour qu’une enquête judiciaire est en cours pour déterminer l’origine de la fuite de cette vidéo. Le parquet de Lyon a ouvert ce jour une enquête des chefs de violation du secret de l’enquête et de recel de violation du secret de l’enquête.

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