L'essai clinique européen Discovery coordonné en France depuis l'hôpital lyonnais de la Croix-Rousse souffre d’un problème d’approvisionnement. L'essai a débuté le 22 mars dernier.
L'essai clinique européen "Discovery", sur lequel les scientifiques misent beaucoup d'espoir pour trouver un traitement efficace contre le Covid 19 souffrirait de difficultés d'approvisionement de certaines molécules antivirales indispensables au bon déroulement de l'étude clinique.
En France, Discovery est coordonné par la chercheure Florence Ader depuis l'hôpital de la Croix Rousse à Lyon.
Lancé le dimanche 22 mars dernier, l'essai Discovery va inclure -à terme- 3200 patients européens dont 800 en France. A Lyon, 40 patients doivent faire partie de ce programme et ne sont pas encore sélectionnés, selon nos informations.
Ces patients sont séparés en plusieurs "bras" thérapeutiques. Chacun de ces "bras" correspond à des traitements différents afin que les scientifiques évaluent celui ou ceux qui seront plus efficaces pour combrattre le Covid 19.
Parmi ces nouveaux traitements, il y a trois antiviraux expérimentaux administrés soit seuls, soit en cocktail... Mais selon des sources proches de l'étude, au bout de neuf jours, l'un de ces antiviraux n'est déjà plus disponible et les stocks d'un deuxième sont très bas. Nous avons demandé aux responsables de l'étude de nous confirmer cette information. Nous avons demandé aux responsables de l'étude de nous confirmer cette information.
Si cela se confirme, c'est un sérieux coup de frein à l'essai Discovery qui commence à peine (Ndlr : les 3200 patients à inclure ne le seront pas du jour au lendemain), et dont le gouvernement a promis de donner des premiers résultats partiels d'ici la fin de cette semaine.
Par ailleurs, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a annoncé qu'un essai à l'échelle mondiale cette fois, allait bientôt commencer, une étude internationale baptisée "Solidarity" qui intégrerait les premiers résultats de Discovery.
A l’heure actuelle et après neuf jours, le programme de recherche semble bien en difficulté.
La réponse des responsables de l'étude :
"Chaque patient inclus dans l’essai clinique aura la dose prévue dans le cadre du protocole, quel que soit le bras de randomisation alloué au patient.La quantité de médicaments nécessaires à l’inclusion des 800 patients a été fourni dès le départ de l’essai par les industriels impliqués dans Discovery et notamment Gilead. Les stocks sont chez un prestataire, et par conséquent le réapprovisionnement est régulièrement nécessaire au vu de la rapidité des inclusions. Le promoteur confirme qu’il n’y aucune rupture dans les traitements administrés aux patients."
Rappel - L'étude Discovery étudie l'efficacité de quatre "bras thérapeutiques" expérimentaux :
- l'un d'eux inclue des patients qui se voient administrer l'antiviral Remdesivir, un traitement expérimental mis au point par le laboratoire Gilead, initialement prévu contre le virus Ebola.
- un autre groupe de patients reçoit une combinaison de Lopinavir et de Ritonavir, des médicaments destinées à lutter contre le VIH
- le troisième groupe reçoit le même cocktail Lopinavir + Ritonavir, associé à l'interféron bêta (une protéine d'origine naturelle fabriquée par l'organisme pour lutter contre les infections)
- et enfin, un dernier bras thérapeutique reçoit de l'hydroxychloroquine, un médicament connu depuis des dizaines d'années prévu initialement pour lutter contre le paludisme.