Face à la prolifération des rats à Lyon, la ville privilégie la prévention à l'éradication

La ville de Lyon vient d'adopter une délibération sur la condition animale. Un thème cher à l'actuelle majorité écologiste. Une feuille de route qui comporte soixante actions en faveur des animaux. La population des rats est concernée. Pour lutter contre leur prolifération, la ville souhaite plus de sensibilisation.

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Pédagogie et information

La ville de Lyon, dans une délibération votée fin mars, propose une série de mesures en faveur du bien-être animal. Pour lutter contre la prolifération des rats, c'est la pédagogie et l'information au public qui sont favorisées.

Il faut traiter les causes, pas les conséquences. La vraie solution, c'est traiter la source de leur nourriture. Il faut donc mieux traiter les déchets et sensibiliser le public. La solution létale, c'est vraiment quand on n'a pas eu d'autres choix.

Gautier Chapuis, élu (EELV) à la condition animale, ville de Lyon

"Des solutions éthiques"

La ville se dit prête à tester d'autres solutions comme l'utilisation de furets qui vont aller déloger les rats et les capturer. Le recours aux raticides, des poisons chimiques, doit être limité car "on tue des animaux", selon l'élu en charge de la condition animale. "On doit pouvoir tester des solutions éthiques, avec des résultats efficaces et qui respectent les animaux", poursuit-il.

"Des solutions à chercher"

Un discours qui fait réagir dans l'opposition. À droite, Françoise Blanc, une élue du 6ᵉ arrondissement de Lyon, le constate : "la situation évolue". Elle aussi, le reconnaît, le comportement des citoyens qui jettent leurs déchets par terre est source de problème. "Il y a peut-être des solutions à chercher en matière de collecte."

Dans la métropole lyonnaise, les parcs et jardins sont de la compétence des mairies, le ramassage des ordures, celui de la métropole. Des élus plaident pour une meilleure organisation et une meilleure coordination entre les différents services.

Anticiper la surpopulation

Un chercheur au CNRS tente de relativiser le débat. Selon lui, les biocides, un produit chimique, sont "efficaces et économiques". Mais ce ne sont que des outils. En pleine discussion sur la souffrance animale, il plaide pour des solutions par anticipation. Des efforts ont été accomplis sur la collecte des déchets, d'après lui. Il faut également des actions ciblées en cas de surpopulation, sans attendre. Il rappelle que la problématique sanitaire est toujours présente.

Le rat vivant est porteur de maladies. Il peut, par exemple, transmettre la leptospirose à l’homme. Une maladie qui affecte 700 personnes par an en France avec un taux de mortalité de 10 à 13 %.

Il ne faudrait pas non plus que pour une question de vertu politique, pour ne pas créer de souffrance animale, les grands oubliés soient la santé publique et la santé des citoyens.

Romain Lasseur, chercheur, expert des espèces animales invasives

Un cadre de vie idéal

Avec ses vieux immeubles, ses galeries, ses cours d'eau, la ville offre un vrai lieu propice à leur prolifération. La ville et ses habitants. Les rats se nourrissent de nos déchets. Les collecter peut contribuer à limiter leur population. Des campagnes d'informations à destination des Lyonnais rappelleront les bons gestes, comme ramasser ses propres déchets, ne pas nourrir les pigeons ou les canards.

Selon certaines estimations, il y aurait deux rats par habitant à Lyon. Une rate peut donner naissance à des centaines de petits en une année. Leur prolifération inquiète. Ils seraient un million à vivre dans les rues de Lyon.

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