Féminicide : Une marche pour Marie Reine tuée en présence de ses enfants à Vaulx-en-Velin

Marie Reine Cadet a été poignardée dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai 2022 en présence de trois de ses enfants de 12,10 et 4 ans. L'association Les mamas qui déchirent a appelé à une marche blanche pour rappeler que la victime avait alerté les autorités à trois reprises.

L'association "Les mamas qui déchirent" et les proches de Marie Reine Cadet ont participé à une marche blanche ce samedi 28 mai 2022 à Vaulx-en-Velin. 150 personnes ont manifesté en souvenir de cette mère de 5 enfants notamment pour "inciter les mamans à parler" précise la fondatrice du collectif dont Marie Reine Cadet faisait partie. 

Les secours alertés par son fils de 12 ans 

Marie Reine Cadet avait 36 ans. Elle a été poignardée à plusieurs reprises dans la nuit 30 avril au 1er mai à Vaulx-en-Velin.  Les secours avait été appelés vers 1 h du matin, par un des cinq enfants de la victime, âgé de 12 ans. 

La trentenaire avait été découverte gisant dans une mare de sang, blessée de plusieurs coups de couteau. Malgré un massage cardiaque, elle avait succombé à ses blessures. 

Trois des cinq enfants du couple âgés de 4, 10 et 12 ans, étaient présents au domicile au moment des faits. Les deux aînés, de 18 et 21 ans, étaient quant à eux absents.

L'époux de la victime, un homme de 39 ans, avait pris la fuite dans un premier temps avant de rapidement se constituer prisonnier au commissariat de Meyzieu (Rhône). Il a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et écroué à la prison de Corbas.

Selon ses déclarations, Marie Reine Cadet avait demandé le divorce après plus de 20 ans de vie commune et cinq enfants nés de leur union. Les sœurs de la victime estiment que ce drame aurait pu être évité. "Elle a appelé à l'aide plusieurs fois et elle n'a pas été entendue. On est très en colère car elle avait peur, il l'avait menacée" raconte Marie Hoareau. 

Les policiers lui ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire tant qu'il n'était pas passé à l'acte. Même si c'est que des menaces, il faut qu'ils réagissent quand même !

Marie Hoareau, sœur de la victime

Danielle Pierre Fanfan, mieux connue à Vaulx-en-Velin sous le nom de Nanou abonde dans ce sens. "On a plusieurs témoignages de femmes en danger qui restent par peur de perdre leurs enfants. Elles préfèrent subir plutôt que de partir et d'être accusées d'avoir enlevé leurs enfants". Réseau de femmes solidaires, le collectifs Les mamas qui déchirent ,créé initialement pour s'entraider dans les besoins du quotidien, recueille de nombreux témoignages de femmes victimes de violences conjugales.

3 féminicides en un mois dans le Rhône 

A Vaulx-en-Velin, deux femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoints en deux semaines. Le 8 mai 2022, Nathalie, mère d'un garçon de 13 ans et de trois fillettes âgées de 10 ans, 6 ans et 4 ans était retrouvée morte, poignardée par son conjoint sur le parking de sa résidence de Grézieu la Varenne dans le Rhône. 

Le point commun à ces drames récents: les femmes avaient décidé de partir. Une situation extrêmement dangereuse, dans les cas de violences conjugales. "Ce sont des hommes qui ne supportent pas la séparation et passent alors à l'acte de façon extrêmement violente" commente Céline Josserand directrice adjointe de l'association Viffil SOS femmes.

Selon la Haute autorité de santé en France, 219 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, au cours d’une année et moins d'1 victime sur 5 déclarent avoir déposé une plainte

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