Un homme de 45 ans reconnu coupable d'avoir étranglé sa femme à leur domicile de Saint-Etienne, devant trois de leurs enfants, a été condamné, vendredi, à 20 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers, par la cour d'assises de la Loire.
Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général, Mickaël Guillaumin, à l'encontre d'Hocine Mebarkia, envers lequel la cour d'assises a également pris une injonction de soins sous peine de cinq ans d'incarcération supplémentaires.
L'accusé avait lui-même appelé la police le 5 août 2017, affirmant qu'il venait de découvrir sa femme morte dans son lit, en rentrant d'une course au bureau de tabac.
Durant le procès, il a continué à nier être celui qui a étranglé cette Algérienne de 35 ans qu'il avait épousée dans son pays d'origine, en 1998, dans le cadre d'un mariage "arrangé par nos familles", selon l'accusé et avec qui il a eu quatre enfants. Trois d'entre eux, mineurs, présents dans l'appartement familial le jour du drame, étaient parti civile à travers l'association Enfance et Partage.
"Altération du discernement"?
En défense, Me François Paquet, que son client avait récusé à l'ouverture du procès avant de changer d'avis quelques heures plus tard, a estimé que l'accusé avait subi une "altération du discernement". Il s'appuie notamment sur les conclusions d'"un psychiatre qui le considère comme hautement pathologique".
La victime avait rejoint son mari en France en 2013. Elle vivait recluse, sans téléphone ni compte bancaire, toujours voilée, au septième étage de leur immeuble d'habitation, voyant "en cachette sa seule amie", a témoigné cette dernière. Son mari refusait qu'elle apprenne le français et l'empêchait de retourner voir sa famille en Algérie, comme il le faisait lui-même.