Femme défenestrée près de Lyon : la piste du féminicide s'éloigne

Le dimanche 7 janvier au soir, une femme s'est défenestrée du septième étage d'un immeuble de Décines-Charpieu, à l'est de Lyon. L'implication de son mari, d'abord placé en garde à vue pour meurtre, n'a pour l'heure pas été retenue.

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La piste du féminicide semble s'écarter dans l'enquête de la mort d'une femme d'une trentaine d'années à Décines-Charpieu (Rhône) le dimanche 7 janvier 2024. Placé en garde à vue pour meurtre après la défenestration de sa femme, son mari a été présenté à un juge d'instruction ce 9 janvier, puis placé sous contrôle judiciaire. Il est mis en examen pour "violences sur conjoint" et "harcèlement sur conjoint suivi de son suicide".

Cet homme, âgé d'une trentaine d'années, était marié à cette Marocaine arrivée en France en 2019. Les deux trentenaires avaient eu ensemble deux filles, âgées aujourd'hui de deux et quatre ans. Peu avant 21h, cette femme s'est défenestrée de l'appartement du couple, situé au septième étage.

Lors de sa garde à vue, l'homme a nié toute responsabilité dans ce drame. Il explique qu'après une dispute, sa femme s'est enfermée dans une chambre puis n'avoir rien vu ni entendu. C'est seulement en retournant dans la pièce qu'il a vu qu'elle n'était plus là, selon maître Metaxas, l'avocat du suspect.

L'infraction criminelle écartée par la juge d'instruction

Dans cette affaire, le procureur avait demandé une mise en examen pour "violences volontaires par conjoint ayant entraîné la mort sans intention de la donner" ainsi que pour "violences sur conjoint" et "harcèlement sur conjoint suivi de son suicide".

Ce mardi 9 janvier, la juge d'instruction a finalement écarté l'infraction criminelle. "Le parquet a saisi le juge des libertés pour que mon client soit incarcéré, ce qui a été refusé", salue David Metaxas, qui se dit "soulagé" par cette décision. Son client n'a plus le droit de se rendre dans son appartement ni dans le quartier et les deux enfants ont été placés.

Elle ne côtoyait personne, ce qui l'a poussé à l'isolement et vers une forme de dépression et donc vers un suicide.

David Metaxas

Avocat du mari de la victime

D'après l'avocat, cette mère de famille n'a jamais réussi à s'intégrer en France après cinq ans dans le pays. "Il y a d'abord la barrière de la langue, mais sa vie marocaine lui manquait. Elle ne côtoyait personne, ce qui l'a poussé à l'isolement et vers une forme de dépression, ce qui pourrait expliquer son geste."

Pas de harcèlement, selon l'avocat du mari

Reste maintenant à savoir si ce Français d'une trentaine d'années a harcelé sa femme, la poussant au suicide. Plusieurs voisins racontent avoir entendu des disputes ou des insultes. "Mais il n'y a eu aucune plainte de sa femme ni des voisins, il en faut plus. Aussi, on n'a retrouvé aucune trace de violences, qu'elles soient anciennes ou récentes", insiste David Metaxas qui espère un non-lieu concernant le harcèlement et les violences.

"Avant le drame, il y avait eu une dispute au sujet d'une somme d'argent que la femme de mon client lui devait. Mais l'autopsie n'a pas révélé de traces de lutte ou de défense sur le corps de la victime, seulement les stigmates de la chute", explique l'avocat du mari. C'est son client qui a appelé les secours, expliquant avoir découvert le corps gisant de sa femme au sol.

Des griffures sur le visage du suspect

Une zone d'ombre entoure encore les minutes qui ont précédé le drame. Des traces de griffures ont été repérées sur le visage du mari. Ce dernier explique qu'à la vue de sa femme morte, il est entré dans un état de sidération et s'est griffé lui-même le visage devant cette scène d'horreur.

L'enquête se poursuit et si les analyses ADN révèlent que ces traces appartiennent finalement aux ongles de sa femme, la thèse des violences physiques pourrait gagner en importance. "Il est abattu, sidéré et affirme avec conviction qu'il n'est en rien responsable de ce geste", affirme encore maître Metaxas. 

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