C'est un lieu chargé d'histoire, à la fois connu et méconnu. Le technicentre SNCF de La Mulatière, aux portes de Lyon, va se transformer en lieu culturel. L'ancien site de réparation des locomotives s'apprête à accueillir les grands événements de la métropole.
Difficile de ne pas le voir. Combien de vacanciers l'ont aperçu ? En remontant la route du soleil, entre Marseille et Paris, aux portes de Lyon : il est là. Un espace immense, de près de 20 hectares, au sud de la métropole lyonnaise. Situés entre le quartier de la confluence, le fleuve Rhône et la M7 (ancienne A7), ses bâtiments gris et hauts attirent l'œil.
Une histoire de trains
Depuis le XIXe siècle, le site servait de lieu de réparation du matériel roulant. Dès 1826, à l'arrivée de la liaison Saint-Etienne - Lyon par chemin de fer, il a été opérationnel. En 1846, est créée la "Compagnie des hauts fourneaux". Le terrain, d'abord agricole, est devenu un haut lieu industriel. Seuls les ouvriers, anciens cheminots, pouvaient y accéder.
Depuis 2022, date du transfert d'activité vers Vénissieux en banlieue lyonnaise, le site était en friche.
Le lieu restait un mystère pour les Lyonnais. Lors des journées du patrimoine, en septembre 2022, il devait ouvrir ses portes au public. Un incendie accidentel a eu raison de l'événement. Les portes sont finalement restées closes.
Aujourd'hui, SNCF et métropole ont décidé de présenter le projet à venir.
Cet ancien technicentre de réparation de locomotives offre désormais la promesse d'un nouveau lieu de vie.
Thierry Bauchet, Directeur Immobilier sud/est SNCF
Les grands festivals lyonnais ont trouvé leur place
La métropole de Lyon va acquérir deux bâtiments d'environ 6 000 m² chacun pour 2 millions d'euros, et va louer auprès de la SNCF l'équivalent de 16 000 m² de superficie pour 1 million d'euros.
Le site est facilement accessible en transports en commun et à proximité des voies urbaines. Une aubaine ! La majorité écologiste rêve d'un lieu multiculturel, vivant et innovant.
Ce sera l'occasion de rendre aux Grands-Lyonnais l'usage de ce site au passé industriel si fort. Ce site immense, avec des halles grandioses, servira d'écrin pour une vie culturelle toujours plus vivante.
Bruno Bernard, Président (EELV) de la Métropole de Lyon
Dès 2024, les premiers festivals pourraient s'installer dans ce nouveau lieu. La Biennale de la danse, la Biennale d'art contemporain ou le Lyon street food festival sont parmi les premiers sélectionnés. Les nuits sonores, festival de musiques électroniques accueillant 60.000 personnes, trouveront là un nouveau décor.
Après avoir exploré de nombreux sites industriels du territoire, Arty Farty est ravie de poursuivre sa mission de défrichage urbain, marque de fabrique du festival Les Nuits Sonores.
Vincent Carry, directeur général Arty Farty, organisateur des Nuits Sonores
Réactions mitigées
L'annonce du projet a suscité quelques réactions, les premières ont été trouvées sur les réseaux sociaux. Une association d'anciens cheminots a relayé l'information. Avec, peut-être, une pointe d'ironie et de nostalgie, on peut lire le commentaire de "Lolo" : "Les Nuits sonores déménagent au technicentre ! Je savais qu'il y avait une âme d'artiste dans ces bâtiments".
Travaux à venir
Les premiers travaux de dépollution ont commencé. En avril commenceront les premiers aménagements. La métropole de Lyon prévoit, à terme, la construction d'une passerelle sur le Rhône afin de favoriser les accès au site. Le chantier s'étalera de 2023 jusqu'en 2027, pour un coût estimé à 13 millions d'euros.
Mais dès 2024, les premiers festivals pourraient avoir lieu, en parallèle du chantier, dans ce lieu qui portera le nom de "grandes locos". Tout un symbole.