Fête des Lumières 2022 : quand les Lyonnais regrettent la simplicité "d'avant", les petites bougies sur la fenêtre

C'est une grande fête... mais pas pour tout le monde.Trop de touristes, une simplicité envolée... Les Lyonnais sont de plus en plus nombreux à regretter le 8 décembre d'avant la Fête des Lumières et à ne plus mettre le nez dehors quand leur ville s'illumine.

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Le coup d'envoi de la fête des lumières est à suivre en direct sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes

«Nous sommes les derniers dans l’immeuble à mettre des lampions à nos fenêtres le 8 décembre» soupire Damien. Ce quinquagénaire vit sur les bords de Saône depuis plus de trente ans. «J’ai l’impression que le rituel se perd. Comme si la Fête des Lumières avait avalé la fête des Lyonnais.». Une pointe de regret qui gagne du terrain à Lyon quand on évoque la Fête des Lumières.

À l’origine, le 8 décembre était juste une tradition religieuse : en hommage à la Vierge, les Lyonnais allumaient de petites bougies dans des verres de couleur posés sur les rebords de fenêtres. De petites loupiotes vacillantes qui marquaient pour tous et surtout les enfants, le vrai début des fêtes de Noël. À  la nuit tombée, ils sortaient en famille dans les rues froides pour découvrir les vitrines illuminées et les décorations clignotantes. Un verre de vin chaud au coin de la rue pour se réchauffer et hop, on rentrait à la maison congelé mais content.

 De la fête de famille au spectacle géant

Aujourd’hui, les Lyonnais sont nombreux à regretter la simplicité et l’intimité du 8 décembre. Ils n’osent pas trop le dire : ne pas être totalement séduit par la Fête des Lumières, c’est suspect. Voire déviant. Depuis trente ans, la municipalité de Lyon s’est emparée de cette «fête de famille» pour en faire une gigantesque fête foraine dont on parle partout. La Fête des Lumières dure maintenant quatre jours. Elle noie la ville sous un flot d’illuminations spectaculaires et de hordes de touristes venus du monde entier.

Entre deux et quatre millions de visiteurs en quatre nuits, selon les années. C’est trop pour une ville de 520 000 habitants intra-muros. Trop de touristes, trop de spectacles, trop de battage... Au fil des éditions, la surenchère finit par lasser. La poésie et l’émotion s’émoussent. Ras-le-bol des façades d’immeubles qui se donnent des airs de plafond de la Sixtine… Au fil des éditions, les créateurs d’œuvres lumineuses ont écumé l’imaginaire de toute la planète : des contes nordiques aux fiestas latinos, mythologie et légendes urbaines passées au blender. Comme s’il fallait absolument en mettre plein la vue…

Une poésie qui disparaît

«En plus, ces sons et lumières gigantesques, on les voit maintenant partout dans le monde… On est un peu blasés» sourit Damien. Il ne sort plus le soir du 8 décembre. Ses voisins et ses amis non plus. Faute de lumignons aux fenêtres, les façades gardent les paupières closes. Au coin des rues, les chaudrons de vin chaud cèdent le trottoir aux grilleurs de saucisses et aux vendeurs de chinoiseries fluos. Plus la ville s’habille de couleurs violentes, plus le flot des badauds s’épaissit, plus l’ombre gagne au regard des Lyonnais.

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