Films LGBTQI+ déprogrammés : la maire de Saint-Genis-Laval va porter plainte pour diffamation

La mairie de Saint-Genis Laval annonce qu'elle va porter plainte contre les propos tenus dans le communiqué du festival Écrans Mixtes. Les organisateurs répondent qu'ils étaient en droit "de se poser la question" et restent ouverts à un apaisement de la situation.

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"Il semblerait que des représentations LGBTQIA+ ne soient pas les bienvenues à Saint-Genis-Laval", cette phrase, écrite par le festival Ecrans Mixte, n'en finit plus de faire couler de l'encre.

Ecrite dans un communiqué en réaction à la déprogrammation de trois représentations du festival au cinéma La Mouche de Saint-Genis-Laval, cette phrase a choqué la municipalité.

"A aucun moment la cause défendue par le festival n’a fait l’objet d’un motif de décision. Les sous-entendus et propos qui le suggèrent sont inadmissibles et blessants", écrit la ville dans un communiqué. 

Une plainte pour diffamation sera déposée

La municipalité poursuit : "une plainte sera déposée à l’encontre de propos diffamants tenus à l’égard de la maire et de l’équipe municipale". Une annonce que les organisateurs d'Écrans Mixtes accueillent avec surprise. 

"C'est le monde à l'envers", répond Olivier Léculier, le directeur du festival. "Il n'était peut-être pas question d'homophobie dans cette histoire, mais sans excuses ni raison invoquées (à l'annulation des projections, ndrl), cela pouvait prêter à des questions [...] cette phrase avait pour but d'interroger les motivations de cette annulation."

Manque de communication

Si la mairie a admis avoir eu "des problèmes internes" de communication entre son cinéma municipal et ses élus, l'organisation du festival reconnait avoir eu cette réponse "dès le 18 janvier". 

Olivier Léculier indique avoir demandé, par l'intermédiaire du cinéma municipal, une réponse quant à savoir si, malgré ce couac, le partenariat était toujours envisageable. L'ultimatum était donné une semaine plus tard, afin que les programmateurs aient le temps de se retourner. Une demande laissée lettre morte selon le directeur du festival. 

De son côté, la mairie indique dans son communiqué que la réaction du festival est "étonnante", car cela a été "expliqué et visiblement compris par ces personnes". Elle regrette que "les responsables du festival n’aient pas sollicité de rendez-vous avec les élus pour présenter ce projet."

Une méthode qu'Olivier Léculier écarte. "On travaille avec de nombreux cinémas, si à chaque fois, on doit également rencontrer les mairies, c'est impossible". N'étant pas à l'origine du problème selon lui, l'équipe d'Écrans Mixtes n'aurait "pas à en subir les conséquences". 

"On a travaillé pendant 2 mois avec le cinéma La Mouche et du jour au lendemain, on nous dit qu'il n'y aura pas de partenariat. Sans réponse claire et avec personne (de la mairie, ndlr) qui nous appelle, on se sent attaqués et laissés". Pour Olivier Léculier, un appel de quelqu'un de la mairie aurait été "une posture qui semble naturelle."

Porte ouverte à une collaboration future 

Le directeur du festival ne souhaite pourtant pas que cette histoire se termine dans le conflit. "Ils n'ont pas clairement dit s'ils veulent être partenaire avec Écrans Mixtes, elle est là la véritable question". Si pour cette année, c'est trop tard, il aurait souhaité une proposition claire de partenariat pour les prochaines éditions du festival. Une collaboration future qu'il souhaite de ses vœux. 

De son côté, la mairie n'évoque pas son ouverture pour un partenariat futur dans son communiqué. Elle ne souhaite pas non plus répondre à de nouvelles questions de journalistes sur ce sujet. Néanmoins, elle réaffirme son engagement pour les questions LGBTQIA+. 

La "réaction du festival est d'autant plus paradoxale étant donné le fait que la commune de Saint-Genis-Laval n’a jamais autant fait pour l’égalité que depuis l’arrivée de la nouvelle équipe en 2020", écrit-elle. Un "adjoint aux égalités qui traite spécifiquement de cette question" a été nommé, ajoute-t-elle. 

Elle fait également mention de l'organisation d'une semaine de l'égalité sur les mêmes dates que le festival Écrans Mixtes. "Une première", indique-t-elle. Des ateliers, des conférences et des projections cinématographiques pour "sensibiliser les habitants à cette problématique" sont prévues. 

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