Dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers de l'antigang ont procédé à l'arrestation de sept personnes suspectées d'être impliquées dans les fusillades des derniers mois dans le quartier de La Duchère à Lyon. Deux individus préparaient un nouveau passage à l'acte, selon le parquet de Lyon.
Un échange de tirs a eu lieu entre policiers et deux individus armés sur un scooter dans la nuit de mardi 11 à mercredi 12 octobre dans le quartier de La Duchère à Lyon. Aucun policier n'a été blessé lors de cette intervention qui se déroulait dans le cadre d'une opération menée dans le cadre d'une information judiciaire pour "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée" après une fusillade qui avait fait deux morts dans ce quartier sensible de Lyon en juin dernier.
Suite à la série de fusillades à La Duchère au printemps dernier, qui avait abouti à la mort de deux jeunes dans la nuit du 14 au 15 juin, la police judiciaire de Lyon menait depuis plusieurs mois d'intenses surveillances et investigations. Une enquête qui a débouché sur l'identification d'un groupe d'individus très actif et équipé d'armes lourdes.
Selon la police antigang, les deux individus qui se sont accrochés avec les forces de l'ordre dans la nuit de mardi à mercredi préparaient ainsi un "nouveau passage à l'acte", c'est-à-dire une nouvelle fusillade. Leur arrestation a d'ailleurs été violente selon le parquet de Lyon. "Si le conducteur du scooter était immédiatement interpellé, le passager prenait la fuite en courant et faisait feu sur un policier, lequel ripostait en tirant deux coups de feu", a-t-il ajouté, précisant "qu'aucun blessé n'était à déplorer" à l'issue de l'échange de tirs. L'individu a finalement été interpellé "alors qu'il venait de se débarrasser d'un pistolet automatique", selon la même source.
Deux kalachnikovs et une grenade saisis
Après cette interpellation, la police antigang de Lyon a procédé à cinq autres arrestations dans le quartier. Deux kalachnikovs, une grenade, plusieurs armes de poing et leurs munitions ont été saisis dans des perquisitions qui ont suivi. Les investigations se poursuivent sous l'égide du magistrat instructeur de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, a encore indiqué le parquet.
Ce quartier du nord-est lyonnais a été le théâtre d'une série d'épisodes violents survenus depuis le printemps. Avant la fusillade de la nuit du 14 au 15 juin au cours de laquelle deux jeunes hommes de 20 et 16 ans avaient été tués, d'autres tirs avaient déjà blessé trois jeunes pendant un barbecue sauvage un mois et demi plus tôt. Des sources proches de l'enquête avaient à l'époque évoqué des règlements de comptes sur fond de trafic de drogue.
Dans ce même quartier en avril, des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) y avaient été ciblés par des jets de projectiles, et en mars cinq mineurs avaient été blessés par des tirs sur un point de deal.