En grève pour maintenir leur emploi, les agents de nettoyage de la gare routière de Perrache vont être licenciés fin décembre. Ce mercredi 16 novembre ils déposent une pétition à la métropole.
37 jours de grèves pour les agents de nettoyage de la gare routière Perrache et une triste issue pour les salariés puisqu’ils seront licenciés fin décembre. Ce mercredi à 14h00, les agents déposent une pétition à la métropole, initiatrice du nouveau marché public de nettoyage au cœur des tensions.
«Je suis arrivé en France en 2005 et j’ai toujours travaillé. Je n’ai jamais été au chômage et je n’ai jamais touché une aide de l’Etat. J’ai toujours été travail, travail, jusqu’à maintenant. Je ne sais pas comment ça va se passer. Je n’ai jamais vécu le chômage», s’inquiète Saber Barchouchi, salarié de la société Arc-En-Ciel depuis 12 ans.
Le directeur de la société qui embauchait jusque-là ces agents de nettoyage a tenté de trouver des solutions avec la direction du travail, ce mardi 15 novembre. Mais il se sent impuissant : «Quand je constate que certains travaillent là depuis 30 ans, ça m’exaspère un peu de voir la situation et surtout qu’on n’ait pas de réponse de la métropole pour essayer de trouver une solution au moins intéressante pour eux», regrette Mohamed Tandert, PDG de la société Arc-En-Ciel.
Un nouveau contrat réservé aux entreprises d’insertion
Depuis 6 semaines, les salariés sont en grève pour le maintien de leur emploi. En cause : un appel d’offre de la métropole de Lyon pour le nouveau contrat de nettoyage du site.
Mais ce contrat est réservé à des organismes qui pratiquent l’insertion sociale par l’emploi. Résultat, les nouveaux employés en réinsertion chasseront les anciens. «Faire sortir des gens pour en faire rentrer d’autres, je ne comprends pas la logique puisque nous, dans 6 mois, on va se retrouver dans la même situation. Est-ce qu’ils vont nous reprendre après ? Si leur politique c’est vraiment de l’insertion ?», s’interroge Saber Barchouchi comme tous les autres salariés.
Ils espèrent être repris par la métropole, mais pour l’heure rien n’est encore envisagé. «Ils n’auront pas de priorité d’accès sur les marchés de la métropole, en tout cas pas à ma connaissance puisque juridiquement ça n’existe pas et la métropole n’a pas dit une telle chose. Ils n’auront pas de priorité d’accès aux postes vacants à la métropole. Aucune facilité particulière n’a été annoncée pour ces salariés dans leurs recherches d’emploi à venir», assure Marion Alcaraz, juriste CNT Solidarité-Ouvrière.
Contactée la métropole n'a pas répondu à nos questions.