Le musée des Beaux-Arts de Lyon se sépare provisoirement de 75 œuvres. Il s'agit d'un prêt d'envergure pour une exposition (Louis Janmot, Le Poème de l’âme) qui se déroulera au musée d'Orsay en septembre prochain. Les échanges entre musées sont courants. Lyon joue dans la cour des grands.
Il faut de la minutie, de la dextérité et de la patience. Les mains sont gantées, les gestes précis. Le décrochage de tableaux ne s'improvise pas. Depuis quelques jours, 75 œuvres sont ainsi déposées. Déposées, puis enveloppées, elles vont se retrouver dans des boites sécurisées, avant leur départ pour Paris. Il s'agit de l'œuvre de l'artiste lyonnais Louis Janmot, Le Poème de l'âme. Des dessins, des tableaux et un poème la composent, elle a été réalisée entre 1835 et 1881.
Un prêt pour une exposition événement
Cette réalisation raconte le parcours d'une âme représentée sous les traits d'un jeune garçon, accompagné d'une jeune fille. Elle est propriété du musée lyonnais et est donc prêtée au musée d'Orsay pour une exposition événement. Ce sera l'occasion de découvrir le Poème de l’âme dans son intégralité. Composée de deux parties distinctes, la première est exposée dans le parcours permanent du musée des Beaux-Arts de Lyon. La seconde partie, plus fragile, car sur papier, ne peut l’être. Les dessins notamment sont très fragiles et donc mis à l'abri dans les réserves.
"Les musées prêtent beaucoup"
Un tel déménagement ne surprend plus ici. Selon la chargée des relations presse, "les grands musées se prêtent beaucoup, en France, en Europe et à l'international." Dans une pièce du deuxième étage du musée, par exemple, le sultanat d'Oman est actuellement à l'honneur. Les musées de Lyon et d'Oman se sont échangés des pièces à travers une exposition croisée jusqu'en septembre prochain.
Plus un musée à une collection intéressante, plus il est sollicité et, surtout, plus il peut emprunter. C'est un cercle vertueux.
Sylvaine Manuel de Condinguy, chargée des relations presse au MBA
Pas de murs vides
Les espaces libérés ne resteront pas vides longtemps. Un déménagement en appelle un autre ! Profitant de la place, les équipes du musée en profitent pour sortir des réserves des œuvres méconnues, voire jamais vues.
Un ensemble de portraits romantiques a pris place dans la salle du Poème de l'âme qui était occupée jusque-là.
Par ailleurs, une nouvelle exposition Robert Guinan, "Chicago, en marge du rêve américain", commence ce week-end du 3 juin. Et des soirées "au son du chant des oiseaux" sont également proposées.
