Ce lundi 2 décembre, les taxis de l’agglomération lyonnaise sont l’épicentre d’un mouvement de contestation national de la profession. Ils s’opposent à la mise en place d’une nouvelle tarification sur le transport sanitaire. On vous explique.
Depuis quelques jours, la colère gronde chez les taxis conventionnés. Ce lundi 2 décembre, un millier de taxis ont bloqué les entrées et sorties de l'agglomération lyonnaise. En cause : la nouvelle convention annoncée par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui inclue une tarification à la baisse du transport sanitaire, c’est-à-dire le transport de personnes malade ou blessée. Dans le pays, 40 000 taxis sont conventionnés pour transporter des patients, soit près des trois quarts des taxis. Avec cette convention qui devrait être signée en décembre, le gouvernement ambitionne de faire 300 millions d'euros d'économies sur les transports sanitaires.
- La baisse des tarifs kilométriques pour le transport des patients
En premier lieu, les chauffeurs de taxi s’inquiètent de la baisse des tarifs kilométriques pour le transport de patients, inscrite dans la nouvelle convention de l’Assurance Maladie. Alors que les taxis étaient rémunérés à hauteur de 1,50 euro environ par kilomètre pour le transport médical, ils le seront désormais à hauteur de 1 euro par kilomètre.
- Généralisation du transport partagé des patients
Un décret d'application du budget de la Sécurité sociale 2024 prévoit qu'un patient ne puisse plus refuser, sauf exception, un transport sanitaire partagé. Dans le cas contraire, le patient devra avancer lui-même les frais et ne sera remboursé qu’au tarif du transport partagé. Or, les taxis conventionnés sont amenés à transporter aussi bien des personnes atteintes d’un cancer, de maladies psychiatriques, ou devant se rendre à l’hôpital après un accident. Des patients qui ne requièrent pas la même prise en charge, certains étant amené à avoir besoin de pauses régulières sur le trajet. Les chauffeurs de taxi craignent une détérioration de leur service, avec la perte d'un lien social essentiel pour certains patients.
- Crainte d’une baisse importante du revenu
Le transport sanitaire représente parfois jusqu’à 90% du chiffre d’affaires des chauffeurs de taxi, en particulier pour ceux travaillant en zone rurale. Selon les représentants de la profession, la nouvelle convention représenterait une baisse de revenus de l'ordre de 40 à 50%. Alors que les chauffeurs de taxi sont déjà confrontés à des charges élevées et à la concurrence des VTC, certains craignent de devoir mettre la clef sous la porte.