Assemblée générale, ce matin, dans un amphi de l'hôpital Edouard Hériot, à Lyon. Une partie des infirmiers, aides-soignants des urgences et de plusieurs services attenants est mobilisée, depuis une semaine
Le mouvement de grève, lancé à l'initiative des personnels, exprime un ras-le-bol.
Face à une hausse incessante de leur activité, ils estiment que les moyens, humains et matériels, ne sont plus à la hauteur. Ils réclament en urgence une hausse du nombre de brancardiers afin d'assurer un service normal sept jours sur sept. Ils expliquent, chiffres à l'appui, que le manque de brancardiers détourne, régulièrement, les aides-soignants et les infirmiers de leur tâche principale. Ainsi, la nuit et le week-end, les aide-soignants des urgences, contraints d'assurer les missions des brancardiers, laisseraient les infirmiers seuls dans le service. Les soins de base (nursing, accompagner les patients aux toilettes, repas, etc...) ne seraient plus (ou mal) effectués.
Après avoir déclenché leur grève et manifesté devant le siège des Hospices civils de Lyon, les personnels ont obtenu une rencontre avec la direction le 8 février dernier. Cette dernière nous a également indiqué avoir entendu les demandes et préparer des réponses concrètes. Ajoutant au passage que les futurs travaux de modernisation (planifiés dans les années à venir) permettraient rapidement d'y voir plus clair. A l'issue de ces rencontres, les grévistes insatisfaits ont annoncé leur décision de poursuivre - à l'unanimité- leur mouvement
Lors de leur assemblée générale, à laquelle nous avons pu assister en partie, se sont exprimés plusieurs représentants de divers services, ayant choisi de se joindre au mouvement. Parmi eux, le Service des transports internes de patients a témoigné de son inquiétude face aux méthodes de travail quotidienne. En particulier, selon ces témoins, existerait au sein de ce service une "mise en compétition au kilomètre parcouru". En clair, les meilleurs éléments sont ceux qui ont parcouru le plus de distance au sein de l'hôpital, qui compte 3 kilomètres de couloirs. 350 transports sont ainsi effectués chaque jour en moyenne... Mais aussi un logiciel de gestion des patients devenu obsolète, des lits de 200 kilos à transférer seul, des "contractuels" en attente de stage depuis parfois 5 ans...
Les autres établissements publics lyonnais ne sont pas en reste. En particulier, une partie des personnels de Lyon Sud a tenu à exprimer sa solidarité avec ce mouvement, alors qu'elle est en grève, elle-même, depuis mi-janvier. L'un des infirmiers présent a parlé avec beaucoup de sincérité de la dégradation de ses conditions de travail, la recherche -selon lui- d'une constante hausse de la rentabilité... Il n'a pas hésité à parler de maltraitance involontaire sur les patients et de mise en danger des personnels eux-mêmes.
L'ensemble des participants à cette réunion espère sensibiliser au-delà de leurs établissements respectifs. Dans cette optique, une lettre ouverte devrait être adressée au Président de la République et aux élus.