Quatre personnes d'une même famille ont été mises en examen pour "violences habituelles sur personne vulnérable ayant entraîné une infirmité permanente" et écrouées mercredi. Cette famille de restaurateurs du Pilat est suspectée d'avoir abusé de leur employé, condamné à une forme d'esclavage.
La victime s’appelle Jojo. Il avait été recueilli à 20 ans, orphelin et handicapé mental. Il vivra dans les obscures arrières-salles du restaurant où il restera séquestré pendant près d’un demi-siècle, 48 ans exactement. Durant ces années, il sera l'homme à tout faire. Certains clients ne l'ont jamais vu. Mais d’autres s'étaient habitués à sa présence dans ce restaurant "familial", sans imaginer son calvaire...
Il aura fallu un rendez-vous à l'hôpital pour que Jojo sorte de son enfermement. Il perd la vue. Il doit consulter. Une succession de coups à la tête pourrait être à l'origine de cette cécité. Des coups portés par les propriétaires, qui avaient fait de Jojo leur souffre douleur. Et depuis 48 ans, l'homme restait malgré tout sous leur emprise.
Des employeurs brutaux
Les services sociaux sont alertés. Une enquête préliminaire est ouverte. Elle va permettre de comprendre comment cet homme abandonné de tous a pu être exploité si longtemps par des employeurs brutaux et peu scrupuleux.
Les quatre membres de la famille, un couple de septuagénaires, leur fille et leur gendre ont été mis en examen pour "violences habituelles sur personne vulnérable ayant entraîné une infirmité permanente" et écroués. Des charges qui devraient conduire l'un des deux couples aux Assises. Ils risquent 20 ans de réclusion criminelle.
De nouvelles mises en examen, pour "traite d'être humain"cette fois, pourraient même être envisagées. L'enquête s'intéresse aussi au sort d'une autre personne aujourd'hui décédée, également atteinte d'un handicap mental.