Deux bébés sont morts à Lyon des suites de la coqueluche. En France, on recense 17 décès.
Aria, 2 mois, a retrouvé un sommeil paisible. Après deux semaines de soins intensifs, le bébé est aujourd'hui tiré d'affaire. Mais son rythme cardiaque inquiète toujours les médecins, "elle continue à avoir quelques ralentissements cardiaques, mais elle mange bien" constate un des médecins lors des nombreux contrôles quotidiens.
Car avec cette maladie, tout va très vite. "Au début, elle a commencé à tousser, puis elle a changé de couleur, elle n'arrivait pas bien à respirer. Je n'aurais jamais imaginé que ça puisse dégénérer comme ça, surtout pour un nourrisson" explique son père Mohammed Abdelaal.
"Ils l'ont prise en charge rapidement pour l'oxygéner. On est soulagés. L'équipe médicale a fait beaucoup d'efforts. On était vaccinés, mais une de mes enfants l'a eu et l'a transportée à la maison et on y a tous eu le droit".
Un pic plus fort à cause des confinements
À Lyon, cette année, deux nourrissons sont morts de la coqueluche. En France, on recense 17 décès. Cette maladie très contagieuse est en forte recrudescence en Auvergne Rhône-Alpes. En témoignent l'augmentation des interventions de SOS médecins et notamment la hausse des passages aux urgences pédiatriques.
"Tous les 3 à 5 ans, la coqueluche revient par pics épidémiques", explique le docteur Antoine Ouziel
praticien hospitalier à l'hôpital Femme Mère Enfant. "Et cette année, il est plus fort parce que pendant les périodes de confinement, il y a eu une diminution de l'immunité de la population, c'est ce qu'on appelle la dette immunitaire".
Une hausse inquiétante
En Auvergne Rhône-Alpes, l’Agence Régionale de Santé a été informée de 150 situations correspondant à des cas isolés ou des cas groupés de coqueluche depuis janvier 2024 contre 11 pour toute l’année 2023. Les complications touchent les plus fragiles, spécialement des nourrissons de moins de 4 mois pas encore protégés par les vaccins obligatoires. Les autorités de santé recommandent donc la vaccination des femmes enceintes.
"Il faut absolument qu'elles se fassent vacciner, c'est important, car ainsi, elles vont protéger l'enfant à naître jusqu'à l'âge d'un an" explique Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable pôle régional de veille sanitaire à l'Agence Régionale de Santé.
Le papa d'Aria (qui au moment de la publication de cet article est en meilleure santé) pense qu'il faut aussi sensibiliser les familles. "Il faut que les parents signalent rapidement les cas de coqueluches chez eux, car c'est trop grave pour un enfant, si on peut l'éviter il faut le faire" conclut-il.
Une personne contaminée peut transmettre la coqueluche à 15 autres personnes en moyenne. Sa transmission se fait par voie aérienne au contact direct d’une personne malade. En France, elle se transmet généralement par les adultes ou adolescents vers les nourrissons.
La coqueluche ne fait pas partie des 38 maladies à déclaration obligatoire à signaler à l’ARS. Toutefois, les cas groupés, notamment en cas de survenue dans une collectivité fréquentée par des personnes à risque : maternités, crèches, établissements de santé, etc. doivent être signalés à l’ARS.