Ce mercredi 31 janvier, les centres sociaux se mobilisent dans toute la France. Les personnels manifestent pour obtenir plus de moyens et des soutiens financiers, dans une période fragile.
De nombreux centres sociaux se mobilisent dans toute la France. À Lyon, le rendez-vous est donné ce mercredi, à 14h30, devant la préfecture du Rhône. Des manifestations sont également prévues à 14 heures place Jean-Jaurès à Saint-Étienne et devant l’hôtel de ville de Privas.
La survie des centres en jeu
Les personnels de ces centres sociaux tirent la sonnette d'alarme car les charges augmentent mais les recettes n'évoluent pas. La survie de certains centres serait donc en jeu, comme à Péronnas où il y a un déficit de 10 000 euros. "Pour une structure comme la nôtre, il y a un budget de 350 000 euros donc ça peut paraître très peu mais ça reste inquiétant. Après, nous, on a la chance d'avoir un peu de fonds propre, ce n’est pas le cas de tout le monde. On se dit, d'année en année, comment ça va évoluer. On va devoir faire des choix", confie Marie-Laure Sauchay, la directrice du centre social L'Agora à Péronnas (Ain). L'inflation et l'augmentation nécessaire des bas salaires ont eu raison des finances.
À Saint-André-de-Corcy (Ain), le centre social est né du Covid et de la lutte contre l'isolement. Les élus du secteur ont accepté d'augmenter les subventions pour que la structure ne perde pas déjà pied. "On a pressé les partenaires locaux, on les presse et on sait que leurs dotations n'augmentent pas non plus. Il faut maintenant que l'Etat l'entende, ils ont quelques leviers pour nous aider un peu plus parce que là ça devient compliqué", explique Cindy Aloth, directrice du centre social Eclat. Une exonération d'une partie des charges salariales est désormais espérée pour écrire l'avenir du centre social.
Un espace essentiel pour le lien social
Le centre social est un espace dédié aux habitants d'un quartier ou d'une commune. Il est essentiel pour beaucoup car il propose de l'animation périscolaire, des activités pour les seniors, des loisirs créatifs, des sorties culturelles, des aides pour trouver un emploi ou encore des cours d'informatiques. Pour avoir accès à ces activités diverses, il faut payer une adhésion qui coûte quelques euros par an. L'objectif est de créer du lien social, de la convivialité et de l'entraide. "Ils font énormément d'activités pour les enfants, pour les plus jeunes, pour les personnes âgées, pour beaucoup de choses", raconte Marie Jeanne, adhérente du centre social de Péronnas.
70% des centres sociaux sont des associations mais certains peuvent être gérés par les CAF, la MSA, la mairie ou les CCAS. Ces structures ont besoin de nombreux bénévoles pour épauler les salariés et les travailleurs sociaux. En Auvergne-Rhône-Alpes, il existe 350 centres sociaux qui se situent à 75% en milieu urbain comme à Lyon, Saint-Etienne, Grenoble et Valence. Ils sont financés majoritairement par les impôts, grâce à des fonds publics. Parmi les principaux financeurs, il y a la Caisse d’allocations familiales (CAF), le partenaire historique des centres sociaux mais également les collectivités. Ces fonds publics sont alloués sur la base de différents critères comme les activités proposées ou la population visée.
Par ailleurs, les centres sociaux peuvent obtenir des subventions de l’Etat en matière de cohésion sociale ou d’action culturelle, et de l’Union européenne. Il peut aussi y avoir des financements privés de la part de fondations d’entreprise. Le budget annuel moyen d’un centre social est d’environ 650 000€.