"Il n'y a pas d'insulte anodine. Il ne faut pas banaliser ce genre de choses", un élu victime d'invectives homophobes

Yann Botrel, troisième adjoint en charge de la culture, du patrimoine et de la communication de la ville de Charly, et son conjoint ont été victimes d’injures homophobes à leur domicile. Un suspect a été renvoyé devant la justice en février et a été condamné en appel à une amende symbolique.

"J'étais à mon domicile, un samedi matin très tôt. Je m'apprêtais à aller travailler quand j'ai subi des agressions verbales avec mon conjoint de la part d'individus stationnés devant chez moi. En mode : sortez les PD, ils sont gays," raconte Yann Botrel, adjoint à la mairie de Charly. Les faits se sont déroulés le 22 octobre dernier. L'élu n'en revient toujours pas. "On s'attend à tout sauf à ça. Ça fait 45 ans que j'habite à Charly, j'y suis né. C'est très violent et c'est surtout incompréhensible".

"Il a fallu digérer la chose, c'est tout de même très violent", ajoute l'élu. Yann Botrel et son compagnon ont porté plainte après mûre réflexion. "On n'a pas voulu agir sous le coup de la colère. Et puis on s'est dit que c'était inadmissible et qu'il fallait porter plainte", explique l'adjoint. "Il n'y a pas d'insulte anodine", ajoute-t-il.  Une plainte pour refuser la banalisation de ces faits.

Le soutien du maire de Charly

Le maire DVD de la ville, Olivier Araujo a assuré son adjoint de son soutien. "Une agression verbale peut être aussi douloureuse qu'une agression physique. Dans certaines situations, malheureusement des drames personnels et humains peuvent arriver après cela. Il est important de dire les choses et de ne pas banaliser la situation". 

Yann Botrel, qui ne fait pas le lien entre cette agression et son statut d'élu, veut que l'auteur présumé des invectives prennent conscience de la portée des faits. "Je veux que ça ne se reproduise plus", indique Yann Botrel.

Agresser un élu, c'est agresser la République. il est important de  protéger les élus et c'est en ce sens que je me mobilise derrière mon élu. 

OIivier Araujo

maire de Charly

Le maire de Charly a également réagi par communiqué sur sa page Facebook, indiquant que "les injures à caractère homophobe sont intolérables et doivent être condamnées avec force". Mais l'élu n'a pas voulu communiquer avant qu'une enquête ne soit diligentée. Il a préféré attendre la décision du procureur de la République.

"Aujourd'hui le statut de l'élu est malmené. Quelle que soit la position d'un élu de la République, que ce soit un simple conseiller municipal ou un élu national, je pense qu'il est indispensable de protéger cette fonction", ajoute le maire de Charly.

Du mail de menace à l’attaque physique... plus de 1 000 agressions contre des élus ont été recensées l'an dernier, soit une hausse de 50% par rapport aux années précédentes. Dans l'affaire de Charly, l'auteur des propos est un jeune homme ne résidant pas sur la commune. Il a été renvoyé devant la justice correctionnelle en février 2023. Il vient d'être condamné en appel à une amende symbolique.

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