Deux Lyonnais veulent bousculer le marché du complément alimentaire, avec un produit innovant : le complément sous forme de "spray".
Fini de gober : on pulvérise ! Deux Lyonnais lancent un complément alimentaire qui prend la forme d'un "spray". Une technique qui présente plusieurs intérêts dans le monde de la santé.
Le spray, plus rapide et plus efficace
Julien Rebaud et Valentin Rolhion sont diplômés de pharmacie et de biologie. Après leurs études, ils exercent pour des laboratoires qui produisent des compléments alimentaires. Mais rapidement, ils se persuadent qu’une autre approche est possible : pourquoi gober, quand on peut pulvériser ? "Aujourd’hui, la mode, ce sont les « gummies », ces gommes à mâcher. Mais personne ne se pose la question de leur efficacité", explique Valentin.
Ensemble, les deux garçons fondent la start up Les Bienfaits et misent sur le concept de pulvérisateurs : " quand vous prenez un comprimé, une partie du produit va être éliminée par le système digestif.
En voie sublinguale, l’absorption passe à travers les muqueuses sous la langue, et va directement dans le sang. L’effet est beaucoup plus rapide et beaucoup plus efficace
Finir sa cure
Selon une étude commandée par les inventeurs du produit, seulement 36% des utilisateurs de compléments classiques suivent la totalité de leur cure. Le spray présente donc, selon ses inventeurs, un avantage pratique : on ne l’oublie pas. « C’est un format nomade, qui se transporte plus facilement. Alors qu’un paquet de gélules, vous le rangez dans un tiroir, et vous l’oubliez », constate Julien Rebaud. A l'usage, les consommateurs semblent en effet apprécier le contenant. Elphege, une cliente lyonnaise, suit une cure de quatre pulvérisations quotidiennes pour lutter contre son stress. Elle a intégré son spray dans son sac à main : « ce qui est pratique, c’est que je l’ai sous la main. Et contrairement à un comprimé, il n’y a pas besoin d’eau pour l’avaler… ». Selon les inventeurs de la jeune pousse, 69% des consommateurs de leurs produits iraient au bout de leur cure, grâce à cet aspect pratique.
L'avenir du médicament ?
Des laboratoires concurrents proposent eux-aussi le format "spray" pour des compléments agissant sur le sommeil. Mais la start-up Les Bienfaits est la première à décliner le concept à d’autres molécules, démontrant que cette pratique est déclinable à toute une gamme d’offre de soins. Une piste pour l'avenir des médicaments ? Pas forcément. En tout cas, pas pour tous, selon les professionnels de santé. Dans le monde hospitalier, le concept de pulvérisateurs est en effet connu et exploré depuis quelques années, mais il reste limité. Fabrice Pirot, praticien aux Hospices Civils de Lyon (HCL), est en charge de la fabrication et du contrôle des médicaments hospitaliers. Il explique : « on utilise déjà le spray pour des médicaments d’urgences. Cette technique permet d’administrer des petits volumes d’une forte concentration de molécules actives. Dans la cavité orale, cela donne un accès quasi immédiat au sang du patient, donc ça présente en effet un avantage majeur. Mais la surface sublinguale est réduite. Seulement quelques molécules peuvent être administrées à petites doses ».
Tenter de s'imposer
Si le concept n'est pas déclinable à tous les produits de santé oraux, il ouvre diverses pistes. Le "spray" deviendra-t-il le mode de consommation par défaut dans son domaine ? Est ce un produit de tendance, ou une petite révolution ? Les réponses viendront plus tard. Mais pour tenter de s'imposer, les deux lyonnais multiplient les démarches. Ils ont lancé le concept il y a un an, et l'ont décliné en produits pour l'immunité, le tonus ou la digestion… Une gamme de cinq sprays est proposée actuellement, développée avec un laboratoire situé dans le sud de la France. En plus de la vente en ligne, les Lyonnais approchent les pharmacies pour qu’elles les proposent dans leurs rayons.
En France, 300 enseignes ont déjà accepté, et la start up vise 1 000 pharmacies partenaires à terme. Le potentiel de développement semble en effet prometteur : deux tiers des français font appel occasionnellement à des compléments alimentaires.
