Depuis les intempéries de jeudi dernier, la ligne TER reliant Saint-Etienne à Lyon est fermée. Si les usagers se démènent pour trouver des solutions, plus longues et plus coûteuses, ils déplorent l'absence de communication de la part de la SNCF.
Saint-Étienne – Lyon. Cette ligne ferroviaire est la plus utilisée en France, hors Ile-de-France, avec quelque 25 000 usagers quotidiens. Problème, depuis les intempéries de jeudi dernier, le trafic se retrouve à l’arrêt. La ligne est fermée à cause d'un éboulement sur les voies ainsi que d'autres dégâts.
Plus un seul TER ne circule entre les deux villes. Seule la portion reliant Givors à Lyon-Perrache est en état de marche.
“C’est la galère totale”, explique Olivier Crespi, présent au conseil économique de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le double du temps et du prix pour rejoindre Lyon
“On nous dit qu’il y aura des bus de substitution à partir de demain mardi, mais en tout état de cause, il faut attendre 17h et l’affiche de ce qui circulera le lendemain pour savoir exactement ce qu’il en est”, ajoute Olivier, lui-même usager. Sauf que pour lui, comme pour les autres, 17 heures, c’est tard pour prévoir la journée du lendemain.
Surtout quand la seule liaison de substitution, en passant par Roanne, dure de 2 h 30 à 3 h 30 en fonction des trajets. Le double du temps... pour le double du prix également.
“On a un usager qui a tenté sa chance en prenant un car Région jusqu’à Chazel et un autre pour Lyon”, illustre Olivier afin de montrer le périple pour arriver à se rendre dans l’agglomération lyonnaise.
C’est pourquoi, les usagers se tournent vers la route. Et là encore, surprise, les prix explosent. Le Blabla-bus St-Etienne/Lyon, quand ils ne sont pas tous déjà réservés, habituellement à 5 euros, grimpe subitement à près de 50 euros. Bref, “c’est difficile d’arriver avant 9h à Lyon”, finit par conclure Olivier.
"Les usagers ont du mal à comprendre pourquoi il y a si peu d’informations”
La communication semble, elle aussi, très mal passer. “Et puis, les usagers ont du mal à comprendre pourquoi il y a si peu d’informations”, ajoute Olivier Crespi.
Personne au téléphone, et pas d’interlocuteur au micro, seule l’astreinte apporte quelques précisions : “Un diagnostic est mené depuis ce week-end sur la ligne endommagée, et se poursuit avec l’intervention d’experts. Les données recueillies sont en cours d’analyse”.
SNCF Réseau attend plus de visibilité “dans la semaine”, sans plus de précision.
Des infrastructures ferroviaires inadaptées ?
La SNCF annonce finalement la mise en circulation de bus au départ de St-Etienne Chateaucreux jusqu’à Givors, dès demain, matins et soirs. Mais selon Olivier cela ne règle pas le problème.
“On voit bien que nos infrastructures ne sont pas adaptées pour ce genre d’épisode, même s’ils sont hors normes”.
“On n'a que deux voies et dès qu’elles ne sont plus exploitables, c’est le bazar”, ajoute le membre de la FNAUT, invitant l’état à se questionner sur ses investissements. Il se souvient qu’en avril dernier, un petit incident entre Lyon et Givors avait mis la pagaille sur le réseau ferroviaire.