Intrusion à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry: la garde à vue a été levée

Au lendemain de la spectaculaire intrusion d'un véhicule dans l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, comment expliquer que l'homme au volant d'une voiture volée, a pu pénétrer dans l'enceinte jusque sur les pistes? La garde à vue a été levée, l'homme placé d'office dans un hôpital psychiatrique.

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La garde à vue a été levée en milieu de journée, ce mardi 11 septembre: l'homme arrêté hier, qui habite à Dijon (Bourgogne), présentait un caractère psychiatrique incompatible avec une garde à vue, selon un médecin qui l'a ausculté. L'individu a été placé d'office dans un hôpital psychiatrique selon nos informations.

Pour l'instant, les enquêteurs n'ont retrouvé aucun élément à caractère islamiste ou terroriste. L'enquête se dirige vers l'acte d'un individu très fragile au niveau psychiatrique.

Aujourd'hui, le trafic a repris à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, mais beaucoup de questions se posent tout de même après cette spectaculaire arrestation sur les pistes. Comment cet homme pu pénétrer dans l'enceinte de l'aéroport?

Tout s'est déroulé hier, lundi 10 septembre. Un témoin a filmé la scène, sur les pistes de l'aéroport.
 

La vidéo de la course poursuite sur les pistes

 
Selon la Préfecture, l'homme de 31 ans aurait volé cette Mercedes 350, très puissante, lundi matin à Dijon. Il est d'abord repéré vers 10h30 sur l'autoroute A43, à contre-sens entre Lyon et Chambéry. La course-poursuite commence, avec notamment un hélicoptère de la gendarmerie et les CRS de l'autoroute, à bord de plusieurs véhicules.

L'homme de 31 ans pénètre dans un  premier temps sur les pistes de l'aéroport de Lyon Bron, en forçant des barrières de sécurité. Mais il reprend rapidement le périphérique, puis l'autoroute à contre-sens, en direction de l'aéroport de Saint-Exupéry, entre Lyon et Chambéry, toujours poursuivi par les forces de l'ordre. 

Au niveau du centre de rétention, il tente une première fois d'accéder aux pistes. Puis il force une ou deux barrières, au niveau du terminal 1A.
 
C'est au niveau de ce terminal qu'il pulvérise deux portes vitrées, pour traverser l’aérogare; plus précisément un hall d'arrivée des bagages désaffecté. Aujourd'hui, c'est la question générale de la sécurité de l'aéroport qui est donc posée, 17 ans après les attentats du 11 septembre 2001 à New-York.  

Hier, lors d'une conférence de presse, le Procureur de la République de Lyon n'a pas répondu à la question "comment expliquer cette intrusion"? Il n'est pas revenu non plus sur le profil de l'individu, tout en reconnaissant le caractère "réitéré" et "volontaire" de vouloir rejoindre le tarmac. Le suspect n'aurait aucun antécédent judiciaire et n'aurait pas été signalé pour radicalisation, selon une source proche du dossier.

Ce qui est sûr, c'est que sur les lieux, après les premières barrières de sécurité sur la chaussée, aucun système ne protège spécifiquement les portes vitrées du terminal 1A à cet endroit, accessible depuis une voie de service.
 
 
Une enquête en flagrance a été ouverte, pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteur en vue de tentative de meurtre, et dégradations volontaires. Elle a été confiée à la Direction Interrégionale de la PJ de Lyon. Pour l'instant le parquet parisien anti-terroriste n'a pas été saisi.

Après la levée de la garde-à-vue, l'enquête se poursuit. Le médecin qui a ausculté le trentenaire ne n'est pas prononcé sur une éventuelle altération du discernement: pour cela il faudra des examens plus poussés. Les enquêteurs cherchent également à savoir quel était le niveau de préparation des faits.

Le reportage de Sylvie Cozzolino, avec Bérangère Bourgeot, Thierry Swiderski et Sylvie Adam:
 
Juste après les faits, un témoin filme l'évacuation des usagers de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Ils traversent la première porte vitrée que la Mercedes vient de faire voler en éclat. Sur cette vidéo, on peut voir le trajet de la voiture dans l'aérogare, jusqu'aux pistes. Sur la nacelle rouge au fond, un ouvrier a été légèrement blessé alors qu'il travaillait en hauteur.
 


 
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