Avant même la cérémonie d'ouverture qui se tiendra à Paris vendredi 26 juillet, un premier match du tournoi olympique de football va se jouer, dès demain mercredi, au Groupama Stadium, avec l'affiche masculine Irak/Ukraine, à partir de 19 heures. À la veille du rendez-vous, le stade peaufine les derniers préparatifs.
A Décines, dans la Métropole lyonnaise, le Groupama Stadium a été entièrement rhabillé aux couleurs des JO de Paris : toute une signalétique rose, azur et or a été mise en place, dont 8 immenses bâches venues recouvrir, sur les différentes façades, le bleu et le rouge de l'Olympique lyonnais.
Dès le mois d'avril, les équipes du Comité organisateur des Jeux (COJO) ont commencé à superviser les premiers travaux, et depuis le 10 juillet, le stade a été mis à la disposition exclusive du COJO. L'idée, c'est de fournir sur ce site comme dans les 40 autres qui accueillent des épreuves en France, un niveau de service équivalent pour les athlètes, le public et les officiels : le niveau olympique.
Les premiers arrivés, ce sont les 80 salariés du "Olympic Broadcast Service" qui a d'abord procédé au cablage des lieux pour assurer les retransmissions, avant de mettre en place un dispositif caméra digne de la Champions League. La régie fournira un signal vidéo qui pourra être diffusé auprès de milliards de téléspectateurs dans le monde.
"Accueillir 11 matches des JO de Paris, c'est une organisation énorme, un incroyable défi à relever", explique Tania Michaud. Cette franco-britannique est directrice de site pour le COJO au grand stade de Décines. Une fonction qu'elle occupe depuis 2 ans. "Pour donner une idée des choses, je compare souvent à la Coupe du Monde de rugby que la France a organisée en 2023 : c'était une compétition masculine sur deux mois, et cette fois, il faut organiser deux tournois de foot - masculin et féminin - en 3 semaines !". Et elle ajoute : "Si on tient compte du fait que le foot ça n'est qu'une discipline sur 32, les JO, c'est l'équivalent de 50 Coupes du Monde à organiser en 3 semaines!"
Les JO : pas qu'à Paris, pas complet, pas cher !
Pas de quoi ternir le sourire cette grande spécialiste de l'événementiel sportif : elle est de toutes les compétitions internationales depuis la Coupe du Monde de 1998. Pour elle, le plus compliqué, c'est finalement de combattre les idées reçues : "les JO 2024, ça n'est pas qu'à Paris, tout n'est pas complet et les billets ne sont pas forcément chers", martèle-t-elle. A Lyon, aucun des 11 matches olympiques ne se jouera à guichet fermé, loin de là.
Les affiches ne sont pas forcément très alléchantes : les rencontres Irak/Ukraine (50 % de remplissage pour ce match d'ouverure) ou Nouvelle-Zélande/Colombie n'attirent pas les foules. "Je refuse de parler de petites équipes", dit Tania Michaud. "Elle se sont toutes qualifiées. Et puis, les JO ne s'adressent pas qu'aux fans de sport, c'est une fête, une sortie en famille, l'occasion de participer à un événement mondial depuis les gradins : il y a les hymnes, les drapeaux, c'est un grand moment !" Et elle donne l'exemple de l'offre de 4 places à 15 euros l'une pour battre en brèche la réputation de cherté des Jeux. Mais la promo ne suffit pas à convaincre : même pour les matches de l'équipe de France masculine, comme France/Colombie, jeudi 25 juillet, il reste des places à la vente.
Les Jeux de Paris au Groupama, ce sont aussi 500 volontaires qui remplissent principalement des tâches d'orientation et d'accueil, auprès du public mais aussi en zones média, sportifs ou protocole. Rachida Zaid, Grenobloise de 63 ans, fait partie de ces bénévoles. Elle oeuvre depuis le 10 juillet au centre d'accréditation du stade : "ça consiste à fournir des droits d'accès aux volontaires, à la presse, aux officiels, aux prestataires et aux services de l'Etat qui interviennent sur le site. J'ai eu une journée de formation avant de démarrer et j'ai appris plein de choses : comment contrôler des pièces d'identité, respecter les consignes de sécurité, etc."
Fan des jeux depuis toute petite
Ingénieure en informatique chez HP pendant toute sa carrière, la retraitée parle couramment anglais, un atout pour ces 22 jours mis au service de l'événement olympique. "Je suis très heureuse d'être ici : je suis une fana des Jeux olympiques depuis toute petite et je regarde beaucoup de sports à la télé : le foot, la F1, le triathlon...". Handicapée par les séquelles de la poliomyélite, elle n'a pas pu avoir de pratique sportive ("dans ma génération, c'était dèjà compliqué d'aller à l'école", confie-t-elle), mais elle est "une footeuse dans l'âme" et une supportrice de l'OL féminin.
Rachida espère croiser les athlètes qui vont concourir sur la pelouse de Décines, mais ça n'est pas l'essentiel : "Si je rencontre des champions, c'est du bonus, mais le fait de participer à ce grand événement fait déjà mon bonheur !"