Une assemblée générale organisée par un groupe d’étudiants pro-Palestine a débouché sur des débordements dans les couloirs de l’université Lyon 2, ce 16 novembre. Le campus avait déjà été le théâtre de tensions après la découverte de tags hostiles à Israël.
“Tout le monde déteste les sionistes”, "Palestine vivra, Palestine vaincra", scandent une dizaine d’individus brandissant des drapeaux de la Palestine. Après avoir organisé une assemblée générale dans l’un des amphithéâtres de l’université Lyon 2, ils déambulent dans les couloirs, ce jeudi 16 novembre 2023.
“J'étais dans ma salle de cours avec d’autres quand on a entendu des cris et des slogans violents contre les personnes aux idées sionistes. Puis, ils ont commencé à frapper sur les murs et sur les portes. J’ai eu vraiment peur qu’ils entrent”, témoigne un étudiant.
De confession juive, l’étudiant craint depuis quelques semaines pour sa sécurité.“Maintenant, je me demande si je vais me faire agresser ou pas. Une de mes amies m’a dit qu’elle allait cacher le fait qu’elle soit juive. Ce n’est pas normal”, regrette le jeune homme en licence. Neuf étudiants sur dix affirment avoir déjà été victimes d'un acte antisémite, dévoilait en septembre dernier un sondage Ifop réalisé pour l'Union des Étudiants Juifs de France.
"Nous, on est antisionistes, ça c'est sûr. Mais là, tout l'amalgame que fait le gouvernement sur l'antisionisme et l'antisémitisme, ce sont des amalgames que nous, on ne fait pas", se défend un membre de groupe pro-Palestine au micro de Quotidien.
L’université Lyon 2 condamne ces actes
“Ces interventions ont pu donner lieu à des propos ou postures incompatibles avec les valeurs et les missions du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces débordements sont le fait d’une infime minorité de nos étudiants et étudiantes ; ils n’en sont pas moins inacceptables”, assure l’université dans un mail envoyé ce matin à l’ensemble des étudiants.
L’établissement liste aussi plusieurs aides mises en place pour étudiants et personnels : une cellule discrimination ou une cellule d’écoute par exemple.
Début octobre, des tags hostiles à l’égard d'Israël avaient été découverts sur la façade de l’établissement. "Soutien à la lutte armée palestinienne" et "Israël = colons", pouvait-on lire.
«Soutien a la lutte armée palestinienne»
— UEJF (@uejf) October 11, 2023
En grosses lettres
Sur toute la façade d’un bâtiment de @univ_lyon2
Nous sommes effarés par cette apologie du terrorisme à grande échelle, là même où une terroriste du FPLP a pris la parole. @nathdompnier mettez y fin ou démissionnez pic.twitter.com/3rY8NM2OAc
Dans son mail, l'université conclut : “nous voulons que l’université puisse rester un espace de débat ouvert, serein et respectueux de toutes et tous. Nous comptons sur chacun et chacune d’entre vous pour y parvenir dans un contexte particulièrement difficile.”