Ne pas pouvoir écrire est un handicap sérieux. On appelle ce trouble la dysgraphie. Il existe des méthodes de rééducation pour perfectionner le geste. Une dizaine de séances et des exercices quotidiens permettent d'y parvenir.
Écrire, tenir correctement son crayon. Des gestes qui paraissent simples, presque enfantins. Mais pas pour Sean. Actuellement en CE2, il souffre d’un trouble que l’on appelle la dysgraphie.
Un trouble qui touche entre 10 et 20% des élèves de primaire
D’après une récente étude, 10 à 20% des élèves de primaire, majoritairement des garçons, seraient atteints de dysgraphie. Repéré par les parents ou les enseignants, ce trouble de l’écriture peut se rééduquer.
À la question, "tu aimes écrire ?" Sean répond timidement "pas trop. Ça me fatigue, ça me fait mal aux mains, au poignet et aux doigts". Sur le conseil de son enseignant, ses parents ont fait appel à une graphopédagogue. Géraldine Escoffier a passé 25 ans dans l’enseignement primaire.
Son rôle : rééduquer le geste de l'écriture pour qu'elle devienne automatisée. La difficulté peut être liée à une douleur parce que la tenue du crayon est trop crispée et n'est pas la bonne, à un problème de lenteur, de lisibilité.
Dans la dysgraphie, il y a trois facteurs : douleur, lisibilité et lenteur.
Géraldine Escoffiergraphopédagogue
"Je travaille beaucoup au départ, tout ce qui est mobilité des doigts, la motricité fine, la tenue du crayon, la posture et ensuite, on enchaine sur la formation des lettres". Retrouver une écriture confortable permet de retrouver le plaisir d'écrire et de travailler et facilite l'ensemble des apprentissages. Libéré de ce problème, l'enfant peut se concentrer sur la leçon.
Géraldine travaille aussi la posture et la coordination. L'ensemble est fait de manière ludique avec du matériel coloré. Le succès passe par la répétition.
Maël, actuellement en CM1, a commencé les séances en mars dernier. Après neuf séances, son père voit la différence. "Au niveau de la lisibilité, c'est le jour et la nuit. Il est moins en effort. Il a encore de mauvais réflexes, mais on sent vraiment qu'il est plus à l'aise" explique fièrement son papa.
C'était compliqué au départ. Maintenant ça va mieux. Je commence à mieux aimer écrire.
Maëlélève de CM1
Cette rééducation du geste de l’écriture s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Il faut en général entre 6 et 8 séances espacées de trois semaines avec des exercices à faire à la main quotidiennement. Géraldine appartient au réseau "Bouge ta plume" qui rassemble une quarantaine de professionnels.
Les causes de ce trouble sont encore obscures. Les enfants dysgraphiques peuvent bénéficier d'un tiers temps supplémentaire lors des examens et de certains aménagements scolaires (cours photocopiés, prêt d'un ordinateur, horaires allégés, etc).