La discobole multimédaillée a un parcours hors du commun. Elle se prépare pour sa 7ᵉ participation aux Jeux Olympiques. Déterminée, elle soigne tous les détails de son geste, coachée par son mari et encouragée par ses deux filles. Une aventure familiale depuis toujours.
Au palmarès de Mélina Robert Michon, 23 titres nationaux, des médailles en Coupe d'Europe (2013, 2014, 2017), au championnat du monde (2017, 2014, 2013) et une en argent aux jeux olympiques de Rio (2016). Avec Loïc, son compagnon et entraîneur, elle prépare à Lyon un événement hors norme, ses septièmes Jeux olympiques et c'est à la maison, à Paris.
Sur les podiums depuis l'an 2000
"Si on m'avait dit, lors de mes tout premiers jeux, que j'allais avoir une médaille un jour, que j'en ferai 6, bientôt 7, jamais, je n'aurais imaginé un truc pareil" réplique la championne de 44 ans. Depuis l'an 2000, elle truste les podiums nationaux et internationaux avec en point d'orgue un certain 16 août 2016. Ce jour-là, elle décroche la médaille d'argent aux jeux de Rio avec sa meilleure performance.
Depuis, elle rêve toujours de ramener l'or olympique et s'en donne les moyens.
Si je suis là, si je continue, si je m'investis autant, c'est parce que je sais que j'ai encore des choses à faire. Je sais que je ne suis pas arrivée au bout de mon niveau. Je sais que j'ai encore des choses à améliorer et c'est pour ça que je continue.
Mélina Robert Michon,discobole
La discobole est déterminée. "Alors ça marchera, ça ne marchera pas, je dois essayer. Je mets toutes les chances de mon côté parce que j'ai envie d'aller chercher cette performance, cette médaille et tout ce qui va avec". Une volonté de fer, un moral d'acier et des efforts sans compter.
Une prépa prometteuse
Mélina, 24 ans dans l'élite, répète inlassablement les mêmes gestes pour lancer son disque toujours plus loin, une petite musique dont elle ne se lasse pas. "Je pense que j'ai envie de progresser en fait, j'ai envie de faire mieux et je sais que ça passe par tous ces détails-là. Ces détails peuvent faire la différence. C'est un peu ma nature, je ne me force pas trop pour ça".
Depuis trois ans, c'est Loïc Fournet qui l'entraîne, un ancien lanceur de disques devenu ostéopathe et compagnon de Mélina à la ville. Un défi de taille, d'autant qu'il a remplacé le coach historique de Mélina, Serge Debié. "Je la connais dans le privé, mais dans l'entraînement, je la découvre. Il a fallu apprendre à communiquer, à se comprendre". Il y a tout le travail de fond qui a dû être effectué et puis on a dû créer un cadre, pour ne pas perturber le familial".
Championne et mère de famille, un message positif
Le couple compte deux enfants. Mélina a toujours mis sa vie de famille au cœur de ses journées. Elle emmène ses deux filles en stage "pour vivre ces moments-là ensemble et que ça ne soit pas trop pesant pour elle". Aujourd'hui, c'est plus habituel. Pour sa fille aînée qui a aujourd'hui 15 ans, c'était plus compliqué. "Moi, je l'ai fait pour moi, pas pour l'exemple, mais j'ai eu beaucoup de retours, de mercis, alors j'en ai parlé de plus en plus. Le but, ce n'est pas que toutes les femmes aient des enfants pendant leur carrière, c'est juste qu'elles sachent qu'elles ont le choix".
Interview complète de la championne par Christian Conxicoeur - FTV
Possible porte-drapeau pour les JO de Paris
La veille de notre tournage, les lecteurs du quotidien L'équipe avaient placé Mélina très largement en tête des possibles sportives porte-drapeau à Paris. Pour l'heure, c'est juste une hypothèse qui pourrait bouleverser un peu, mais pas trop ces derniers entraînements. "Le fait d'avoir de l'expérience sur les jeux, sur la gestion de l'avant, de la compétition, de tout ça, c'est un plus aussi. Après forcément, c'est sûr que c'est, ce ne sera pas la même préparation, il y aura des choses à ajuster. Le symbole est tellement fort que de toute façon ça vaut le coup".
Au dernier championnat d'Europe des lancers, Mélina Robert Michon a décroché la médaille de bronze avec un jet à 62,46 mètres derrière Shanice Craft (63.7 m) et Irina Rodrigues (66.60 m). Elle avait remporté le concours du disque des Championnats de France hivernaux des lancers avec un jet à 61,02 mètres.