Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique du lancer de disque en 2016, multiple championne de France se prépare pour ses 6es Jeux Olympiques. Elle vise l'Or... évidemment.
Mélina Robert-Michon, une athlète que l'on ne présente plus. Sa discipline, le lancer, est confidentielle, mais elle a réussi à la mettre en lumière.
Malgré un contexte de crise sanitaire, elle prépare, à l'instar des autres athlètes qualifiés pour les Jeux Olympiques, cette prestigieuse compétition qui se tiendra du 23 juillet au 8 août à Tokyo au Japon.
Maman épanouie, compétitrice dans l'âme, l'Iséroise Mélina Robert-Michon peaufine sa préparation en terres lyonnaise, au Lyon Athlétisme.
Presque le même geste depuis 20 ans
C’est toujours le même geste… Lancer inlassablement le disque, de la main droite… parce qu’elle est droitière… ''Je lance de la main gauche pour compenser, explique Mélina Robert-Michon, car j’en fais beaucoup à droite. Du coup, cela permet d’équilibre un petit peu''.
Mais c’est un geste qui a évolué au fil du temps… Histoire d’aller chercher quelques petits centimètres qui feront peut-être la grande différence. A l’œil nu cela ne se voit pas.
''Ce sont des positions de mains, d’épaules, de genoux, de hanches qu’on fait évoluer, explique son entraîneur. Là, c’est du centième de seconde''.
''Le but, enchaîne Mélina Robert-Michon, c’est que le corps s’approprie le mouvement. Quand j’arrive à la compétition, je me mets en place. Ma tête n’a rien à faire, c’est le corps qui fait tout, seul. Il y a toujours une marge de progression, c’est pour cela que je continue. Si je sentais que j’étais arrivée au bout de mes capacités et que je ne pouvais pas faire mieux, j’aurais arrêté. Ce qui me motive, c’est que je sens qu’il y a encore des choses à améliorer. On peut encore aller plus loin. Ce sont des détails mais ça peut tout de suite faire des centimètres à la chute''.
Mélina Robert-Michon, plus qu’un nom
Mélina Robert-Michon est élue à trois reprises, en 2013, 2016 et 2018, ''Athlète française de l’année''. C’est la première sportive à remporter trois fois cette distinction.
En 2017, elle inaugure un stade d’athlétisme qui porte son nom, dans le 7e arrondissement de Lyon. Et, à Tarare, dans le Rhône, une rue porte même son nom.
Son 18e titre, elle le remporte le 28 juillet 2019 à Saint-Etienne, dans la Loire, avec un lancer à 60,55 mètres
Après l’Argent à Rio, l’Or à Tokyo ?
En 2000, elle dispute ses premiers Jeux olympiques à Sidney. Passionnée et pugnace, Méline Robert-Michon ne ratera plus un seul des Jeux. C’est en 2016 au Brésil, lors de ses cinquièmes JO que Mélina Robert-Michon décroche une médaille, en Argent. 18 ans que la brillante athlète attendait ce moment…
La médaille, les émotions… c’est pour ces moments-là que je m’entraîne dur. Je repense à Rio, tout ce qu’il y avait eu autour de ma médaille d’argent, le partage avec mes proches, ma famille. Je me dis que cela valait le coup d’attendre et que cela valait le coup de faire tout cela. Certains vont aux Jeux et font une médaille tout de suite, moi ça a pris du temps. Il faut y croire jusqu’au bout. Les histoires sont différentes, c’est ce qui fait la beauté des Jeux'
La technique, le physique et le mental forment un tout... L'un ne va pas sans les autres.
Motivée plus que jamais par la compétition, Mélina Robert-Michon abordera ses 6e JO avec plus de sérénité, de confiance et d’expérience et tentera de décrocher l’Or olympique. Ce serait un joli cadeau pour ses 42 ans qu’elle a fêté le 18 juillet, soit une semaine avant le début des JO de Tokyo…
Mélina Robert-Michon ne sera finalement pas porte-drapeau
Avec une telle carrière et un tel palmarès, Mélina Robert-Michon a été pressentie pour être porte-drapeau, aux côtés d'un athlète masculin mais c'est finalement la judoka Clarisse Agbegnenou qui portera le drapeau tricocole aux côtés du gymnaste Samir Aït Saïd.
Quelques jours avant la décision, nous avions demandé quelle émotion un tel moment procurerait. ''C’est beaucoup de fierté. Ce serait un honneur. Les Jeux, on peut les faire plusieurs fois. Les médailles, on peut en gagner à plusieurs. Mais porte-drapeau, c’est une personne, maintenant deux, tous les quatre ans, c’est, je pense, au-dessus de tout pour un sportif. Représenter l’ensemble de l’Equipe de France, c’est très fort. Alors forcément ce serait exceptionnel pour moi''.
Fair-play, elle a réagi sur les réseaux sociaux, indiquant être un peu déçue mais contente pour les heureux élus.
5 QUESTIONS A MELINA ROBERT-MICHON
Quel est votre premier souvenir des JO ?
Je me rappelle de la victoire de Marie-Josée Perec à Atlanta en 1996. C’est celle qui m’a marquée parce que je m’étais levée exprès au milieu de la nuit pour voir ça. C’était la première fois qu’un truc m’intéressait assez pour que je me lève en pleine nuit et regarder
Quel est votre rituel avant la compétition ?
En général j’essaie d’aller chercher quelque chose qui va me faire avoir le truc en plus. J’essaie d’aller dans l’émotion. Je pense à mes filles, à mon compagnon, tout ce qu’on a fait pour vraiment aller chercher le petit truc qui fera la différence.
Quel est votre rêve olympique ?
Cela ressemblerait à une médaille d’or avec un record de France… Ce n’est pas compliqué (rires).
A qui penserez-vous en cas de victoire ?
Je penserai à mon noyau dur, tout ceux qui sont là au quotidien, mon compagnon surtout. C’est vraiment notre projet de continuer. On vit ça ensemble, c’est forcément la première personne à qui je vais penser et à mes filles. Il y aussi mes coatches qui sont là depuis plus de vingt ans. On travaille ensemble.
Tous vos titres contre l’or olympique ? Deal ou pas deal ?
Ah oui c’est sûr ! Déjà je dis que parmi toutes mes médailles, si je devais en garder une ce serait ma médaille olympique (Médaille d’Argent décrochée aux JO de Rio en 2016, ndlr) . Par conséquent, si j’ai une médaille d’Or, je rends les autres sans problème.
Question bonus : Si je suis médaillée, je m’engage à …
Si je suis médaillée, je m’engage à continuer jusqu’à Paris en 2024 (rires)